Divertir les humains tout en protégeant les animaux des parcs aquatiques ? C'est possible, selon deux entreprises récemment récompensées par l'association Peta, qui proposent de remplacer les dauphins par des robots plus vrais que nature.
Edge Innovations (spécialiste de la conception, du développement et de la production de technologies marines complexes) s'est allié à Geo AR Game, une pointure dans le domaine de la réalité augmentée. Ensemble, les deux entreprises ont conçu un robot-dauphin d'un réalisme saisissant.
This is nuts. I think if I'd seen this video without the audio track, I wouldn't have known...https://t.co/HMSBHKIbaU
— James Matthews (@jamesamatthews) June 26, 2020
une réplique presque parfaite
Dans le détail, le robot est constitué d'un «squelette qui correspond à la structure squelettique d'un grand dauphin adolescent», a détaillé Roger Holzberg de Edge Innivations à Sciences et Avenir. «Des actionneurs électriques ont ensuite été ajoutés au squelette pour imiter le travail des principaux groupes musculaires du dauphin qui permettent au vrai animal de nager, de tourner, de plonger. Des mâchoires, des dents, des yeux et bien d'autres détails ont ensuite été ajoutés pour compléter le dauphin». L'ensemble est recouvert de silicone de qualité médicale peint par un artiste.
Au terme de toutes ces étapes, le robot-dauphin pèse le même poids que son homologue vivant (environ 270 kilos). Et grâce à l'intelligence artificielle dont il est doté, il est capable de plonger en eau peu profonde, de remonter à la surface et de simuler une respiration. En revanche, «toute animation rapprochée, lorsque le dauphin parle à des humains ou interagit avec des images qui lui permettent de communiquer, est réalisée par des animateurs qui prennent en charge les mouvements du dauphin avec des commandes similaires à celles que vous utiliseriez pour piloter un drone», a précisé Roger Holzberg.
Malgré toutes ces prouesses, l'automate n'est pas près de plonger dans les bassins des parcs aquatiques. «Pour des comportements très spécialisés [tours, acrobaties...], cela peut nécessiter un robot animatronique spécialisé», estime celui qui a autrefois exercé en tant que directeur créateur et vice-président de Walt Disney Imagineering, toujours interrogé par Sciences et Avenir.
De nouveaux modèles à venir ?
Un client chinois a d'ores et déjà commandé un exemplaire du robot-dauphin. Edge Innovations et Geo AR Game, de leur côté, pensent déjà à de nouveaux spécimens : «Imaginez le type d'attraction que vous pourriez créer avec des grands requins blancs, ou même un poisson du Jurassique, ou un dragon fantastique qui sort de l'eau et crache du feu».
Les branches américaines et australiennes de Peta ont récompensé les deux entreprises ce mois-ci. «Ces concepteurs visionnaires vont permettre d'épargner à des dauphins sensibles le calvaire d'être exploités pour des activités de 'nage avec les dauphins' et d'être enfermés à vie pour divertir dans des parcs marins», peut-on lire dans un communiqué de Peta France.