En France, le terme a peu de sens, mais il est très utilisé aux Etats-Unis. À chaque vidéo de femme blanche ayant un comportement répréhensible à l'égard des minorités ethniques, les réseaux sociaux ressortent encore et toujours le même prénom : Karen.
Que ce soit cette New-Yorkaise qui appelle la police pour une fausse agression en plein Central Park, ou encore une autre qui demande ouvertement à des personnes de «rentrer dans leur pays», toutes sont immédiatement surnommées Karen. Il est cependant difficile de savoir d'où cette tendance tire son origine exactement. Pour certains, cela vient d'un sketch de Dane Cook, dans lequel il se moque de la pire amie dans un groupe de fille, qui porterait donc toujours ce nom-là. Selon le site KnowYourMeme, il pourrait également être tiré du film Mean Girls.
Il faut également noter que si ce «meme» est aujourd'hui utilisé en majorité pour décrire des femmes blanches qui ont entre 30 et 60 ans avec un comportement raciste, le terme désignait à l'origine toutes celles qui n'hésitaient pas à prendre la parole pour s'indigner de manière virulente, voire à appeler la police, lorsque cela n'est pas nécessaire. L'une des phrases qui fait rentrer une femme dans la case des «Karen» est notamment : «Je veux parler à votre responsable».
Aujourd'hui entré dans les consciences collectives de tout le pays, le prénom est utilisé massivement pour dénoncer le privilège blanc par les manifestants antiracistes. Des politiciens n'hésitent d'ailleurs pas à l'utiliser, comme lorsque Alexandria Ocasio-Cortez, proche soutien de Bernie Sanders, demande à l'entreprise Next Door de «résoudre son problème de Karen». Le prénom est donc devenu une façon très «internet» de dénoncer le racisme aux Etats-Unis.