Alors que les manifestations contre les violences policières et le racisme se poursuivent aux Etats-Unis, trois policiers new-yorkais sont tombés malades lundi soir après avoir bu des milk-shakes dans un fast-food. Deux syndicats de police ont affirmé qu'ils avaient été empoisonnés volontairement, avant d'être contredits par la police de New York elle-même.
«Après une enquête approfondie des enquêteurs du NYPD [New York Police Department] du sud de Manhattan, il a été déterminé qu'il n'y a pas eu d'acte criminel de la part des employés de Shake Shack [la chaîne de restauration rapide accusée]», a tweeté ce mardi matin le chef des détectives de la police de New York, Rodney Harrison.
After a thorough investigation by the NYPD’s Manhattan South investigators, it has been determined that there was no criminality by shake shack’s employees.
— Chief Rodney Harrison (@NYPDDetectives) June 16, 2020
Une mise au point nécessaire, après des allégations sans preuve de la Police Benevolent Association (PBA) de New York, représentant plus de 50.000 policiers actifs et à la retraite, et la Detective Endowment Association (DEA), représentant 20.000 détectives new-yorkais : les deux syndicats avaient affirmé que les trois officiers avaient été empoisonnés volontairement par des employés d'un restaurant Shake Shack de Manhattan, dans lequel ils avaient dîné lundi après avoir surveillé une manifestation à proximité dénonçant la mort de George Floyd.
«A un moment donné au cours de leur repas, une substance toxique, qui serait de l'eau de Javel, a été placée dans leurs boissons», avait déclaré le président de la PBA de New York, Patrick Lynch, dans un communiqué. «Lorsque les policiers de New York ne peuvent même pas prendre un repas sans être attaqués, il est clair que l'environnement dans lequel nous travaillons s'est détérioré à un niveau critique», avait-il ajouté.
#BREAKING When NYC police officers cannot even take meal without coming under attack, it is clear that environment in which we work has deteriorated to a critical level. We cannot afford to let our guard down for even a moment. pic.twitter.com/fbMMDOKqbV
— NYC PBA (@NYCPBA) June 16, 2020
De son côté, dans un communiqué distinct, le président de la DEA, Paul DiGiacomo, avait été encore plus direct, assurant que les policiers avaient été «intentionnellement empoisonnés par un ou plusieurs employés». «La police de New York et de tout le pays est attaquée par des criminels vicieux qui nous détestent simplement à cause de l'uniforme que nous portons», avait-il fustigé.
Les policiers vont bien
La chaîne de fast-food en question, Shake Shack, présente essentiellement à New York, avait quant à elle fait part sur Twitter de son «horreur», assurant collaborer avec la police dans son enquête.
We are horrified by the reports of police officers injured at our 200 Broadway Shack in Manhattan. We are working with the police in their investigation right now.
— SHAKE SHACK (@shakeshack) June 16, 2020
Après le rectificatif de la police de New York, les deux syndicats policiers ne se sont pas excusés, remerciant seulement Shake Shack pour sa coopération et se disant soulagés que les trois officiers aillent mieux. Ces derniers ont en effet pu rentrer chez eux dans la nuit de lundi à mardi, sans blessure sévère, après avoir été brièvement hospitalisés.
Des sources auraient indiqué à CBS et au New York Post qu'il ne s'agissait que d'un accident : la machine à milk-shakes n'aurait pas été bien rincée après avoir été nettoyée, expliquant la présence de résidus de solution désinfectante dans les boissons.