Le confinement d'urgence de onze quartiers de Pékin a été ordonné samedi, après l'apparition d'un nouveau foyer de Covid-19, faisant craindre une résurgence de la pandémie en Chine, où la maladie est apparue l'an dernier.
Inquiétude aussi à Rome, où deux nouveaux foyers de cette maladie ont été détectés ces derniers jours, l'un dans un hôpital, l'autre dans un immeuble squatté.
Tout comme en Iran, dont le président Hassan Rohani a reproché samedi à ses concitoyens le faible respect des consignes sanitaires destinées à faire face au nouveau coronavirus.
Au même moment, le Brésil est devenu avec près de 42.000 morts officiellement comptabilisées (pour près de 829.000 cas) le deuxième pays le plus endeuillé par le Covid-19, derrière les Etats-Unis (plus de 115.000 morts pour environ deux millions de cas).
La Russie a quant à elle fini par enregistrer pour avril plus du double des décès auparavant annoncés, soit 2.712, d'après une nouvelle méthode de comptage.
Nouvelle alerte à Pékin
A Pékin, les responsables du quartier de Fengtai ont annoncé samedi mettre en place un «dispositif de temps de guerre». Plusieurs dizaines d'habitants de la capitale chinoise ont en effet été testés positifs au nouveau coronavirus, dans les environs du marché Xinfadi.
Celui-ci a été provisoirement fermé par les autorités, de même qu'un marché de fruits de mer où s'était rendue une des personnes contaminées. Neuf écoles et jardins d'enfants des environs ont subi un sort identique.
Cet épisode fait redouter un retour en Chine de l'épidémie, que de strictes mesures de quarantaine avaient permis de contrôler.
Parallèlement, aux Etats-Unis, plusieurs Etats où l'activité a redémarré dès avril déplorent une affluence de nouveaux malades, ce qui fait là aussi craindre une deuxième vague de contaminations.
Pour autant, «nous ne pouvons pas de nouveau fermer l'économie», a prévenu le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Même scénario en Afrique du Sud où le nombre des nouveaux cas a bondi de plus de 10.000 en un jour, atteignant près de 62.000 vendredi, parmi lesquels le vice-ministre des Services pénitentiaires, une semaine après le relâchement du confinement.
Au total, le Covid-19 a fait plus de 427.000 morts et contaminé plus de 7,7 millions de personnes sur la planète, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.
Son épicentre se trouve désormais en Amérique latine, où en dehors du Brésil, la situation empire dans des pays comme le Mexique et le Chili, cependant qu'au Honduras, le système hospitalier est «au bord de l'effondrement», a averti le professeur Marco Tulio Medina, de l'Université Nationale.
L'heure des comptes
Accusés d'avoir mal géré la crise sanitaire ou d'agir à contretemps, des gouvernements se retrouvent sur le banc des accusés un peu partout dans le monde.
Au Chili, le ministre de la Santé a ainsi démissionné samedi après une semaine de polémique sur la hausse du nombre des cas de nouveau coronavirus et la méthodologie de comptage.
L'heure des comptes semble aussi avoir sonné en Europe.
Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a à cet égard été entendu vendredi sur la gestion par son gouvernement de la crise du coronavirus par la procureure de Bergame, ville martyre de Lombardie (nord) et épicentre de l'épidémie qui a fait plus de 34.000 morts en Italie.
Pour amortir le «choc sans précédent» causé par le Covid-19 dans ce pays, le chef du gouvernement a appelé samedi, au cours d'«états généraux» à Rome, à la préparation d'un plan de relance économique «courageux».
En attendant, les touristes retournaient en grand nombre à Venise, à l'occasion de la réouverture du Palais des Doges.
Et ce tandis que la Grèce se disait le même jour, par la voix de son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, «prête à accueillir les touristes cet été» en toute sécurité et que l'Allemagne se préparait à supprimer dès lundi, et non mardi comme prévu initialement, ses contrôles aux frontières avec ses voisins européens.
La colère monte aussi en France, où une soixantaine de plaintes ont été déposées contre des membres du gouvernement.
Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative, y a levé samedi l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes, imposée dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, rétablissant la liberté de manifester.
Une décision intervenue le jour même d'une mobilisation dans toutes les grandes villes de France contre le racisme et les violences policières.
Comme du reste en Suisse, où ils ont été des milliers à défiler, malgré la prohibition des regroupements de plus de 300 personnes.
A Londres, ce sont des sympathisants de l'extrême droite qui sont descendus dans la rue, affirmant vouloir «protéger» des monuments d'actes de vandalisme de la part de militants antiracistes.
Pour sa part, le pape François a invité l'humanité, dans un message diffusé samedi, à «tendre la main aux pauvres», fustigeant au passage «le cynisme» et «l'indifférence».
Quant à l'Union européenne, elle a sécurisé samedi son approvisionnement en vaccins contre le nouveau coronavirus en concluant un accord avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca qui garantit la fourniture de 300 millions de doses.