Tandis que des milliers de manifestants se réunissent aux quatre coins du monde pour protester contre le racisme, les forces de l'ordre ripostent en faisant usage de gaz lacrymogènes. Mais cette substance chimique pourrait avoir des conséquences sur la propagation du Covid-19, d'après plus d'un millier de professionnels du monde médical.
Dans une lettre ouverte, les 1.288 signataires commencent par dénoncer les effets délétaires du racisme dans le domaine de la santé. «Comparé aux Blancs, les Noirs ont deux fois plus de risques d'être tué par la police, mais les effets du racisme sont bien plus répandus», assurent-ils. «Les Noirs souffrent de disparités sanitaires dramatiques, que ce soit au niveau de l'espérance de vie, la mortalité maternelle ou infantile, les maladies chroniques ou aiguës». Selon eux, «les Noirs ont également plus de risques de développer le Covid-19. [Ils] sont diagnostiqués plus tard et sont plus souvent hospitalisés, sous respirateur, ou succombent à la maladie».
Une reprise de l'épidemié à craindre ?
Même s'ils préconisent le respect le plus stricte des gestes barrières (le confinement, la distanciation physique et le port du masque), les signataires déconseillent également l'utilisation de gaz lacrymogènes. Ils estiment en effet que ces substances chimiques provoquent des cris et des toux incontrôlés, et que les fluides ainsi expulsés peuvent propager le coronavirus. Le nez, la bouche et les poumons peuvent aussi être irrités, les rendant plus faibles face à une infection.
«C'est préoccupant et il est possible que cette exposition rende les gens plus vulnérables au nouveau coronavirus», a expliqué le docteur Chin-Hong, l'un des signataires, au Guardian.
En 2014, une étude avait déjà démontré que les militaires exposés aux gaz lacrymogènes avaient plus de risques de développer des maladies respiratoires telles que la grippe et la pneumonie.