Alors que de nombreux manifestants descendent dans les rues pour protester contre la mort de George Floyd, un Noir américain de 46 ans, la mouvance «antifa» est pointée du doigt par Donald Trump qui veut les classer parmi «les organisations terroristes».
Cette mouvance, diminutif d'«antifascistes», compterait parmi les groupes présents parmi les manifestants mais aussi les émeutiers et aurait participé aux heurts près de la Maison Blanche le week-end dernier. Reste que les antifas ne sont pas vraiment identifiables et appartiennent à différents groupes, souvent isolés.
Des origines vieilles d'un siècle
Décrits par les spécialistes comme des «anarchistes d'extrême gauche», leurs actions sont souvent violentes et visent régulièrement l'extrême droite et les suprémacistes blancs. Historiquement, l'Action antifasciste est née en Europe durant l'entre-deux guerres, notamment en Italie face aux chemises noires de Mussolini dans les années 1920 ou pour s'opposer à la monter du parti nazi d'Adolf Hitler durant les années 1930 en Allemagne. Les historiens datent un retour des Antifas dans les années 1990, après la chute du mur de Berlin, afin de s'attaquer à plusieurs groupuscules néonazis qui ont commencés à émerger en Europe de l'est.
Une mouvance protéiforme
A l'ère moderne, les Antifas n'ont pas de visages publics, ni de porte-parole. La mouvance est divisée en de petits groupes qui agissent localement et mènent des actions coup de poing. Les Antifas ont surtout connu un regain d'activité en 2016 en vue de protester déjà contre l'élection de Donald Trump. Aujourd'hui, ce dernier souhaite agir et arrêter les Antifas qu'il définit comme des terroristes. Un terme qui n'est, en réalité, par nouveau pour classer les Antifas d'outre-Atlantique, puisque le FBI, lui-même, les aurait classés comme «terroristes domestiques», dans des documents datant de 2017, obtenus par Politico, après les émeutes de Charlottesville (Virginie) face à des groupes d'extrême droite. Mais le visage protéiforme de cette mouvance rend la tâche d'opérer des arrestations ciblées difficile pour les autorités, reconnaît le FBI dans ces documents. Concernant la mort de George Floyd, il n'est pas dit que tous les émeutiers soient des Antifas, précise les médias américains.