Le président américain s'en prend à son réseau social préféré. Alors que certains de ses tweets ont été présentés comme fake news, Donald Trump a décidé de réformer l'utilisation des réseaux sociaux aux Etats-Unis.
Le pensionnaire de la Maison Blanche, qui utilise très largement Twitter pour promouvoir ses idées et commenter l'actualité, n'a pas apprécié d'être ciblé pour l'une de ses déclarations. Le 26 mai, il avait avancé que le vote par correspondance était la cause de fraudes électorales importantes, ce qui n'est pas prouvé selon les services de fact checking du réseau social.
Deux jours plus tard, il doit donc signer un décret pour réglementer toutes les plate-formes. Si l'on ne connaît pas encore le contenu exact de ce texte, le président en a donné un indice : «les Républicains sentent que les réseaux sociaux censurent les voix conservatrices. Nous allons fermement les réguler, ou les fermer.» Invité à réagir par Fox News, Mark Zuckerberg, à la tête de Facebook, a condamné la démarche : «de manière générale qu'un gouvernement choisisse de censurer une plate-forme parce qu'il s'inquiète de la censure ne me semble pas le bon réflexe» a-t-il déclaré.
Republicans feel that Social Media Platforms totally silence conservatives voices. We will strongly regulate, or close them down, before we can ever allow this to happen. We saw what they attempted to do, and failed, in 2016. We can’t let a more sophisticated version of that....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) May 27, 2020
Selon le Wall Street Journal, l'idée de Donald Trump serait plutôt de donner plus de pouvoir aux régulateurs, afin que les personnes qui ont eu des comptes suspendus puissent se retourner contre Facebook, Twitter, Instagram, etc. Cette nouvelle législation serait prise au nom d'un élargissement de la liberté d'expression aux Etats-Unis.
Ce n'est pas la première fois que le président s'attaque à Twitter, mais jusqu'alors cela ne s'était jamais traduit par une action politique. En 2019, il avait assuré que le réseau social ne le traitait «pas bien» à cause de son appartenance politique, expliquant également que beaucoup de comptes étaient supprimés de manière discriminante.
Si l'on en croit le message publié hier par Jack Dorsey, PDG de la plate-forme, son entreprise ne compte pas s'arrêter là. «Nous allons continuer de pointer du doigt les informations incorrectes ou incomplètes à propos des élections. Et nous admetterons toutes les erreurs que nous ferons», a-t-il écrit. Pour autant, il serait très surprenant de voir Donald Trump quitter Twitter, au vu de la visibilité que lui offre ce réseau social.
Fact check: there is someone ultimately accountable for our actions as a company, and that’s me. Please leave our employees out of this. We’ll continue to point out incorrect or disputed information about elections globally. And we will admit to and own any mistakes we make.
— jack (@jack) May 28, 2020