Les chercheurs ont prévenu qu'il faudrait un confinement par an jusqu'à 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, l'un des objectifs de l'accord de Paris sur le Climat.
Le confinement, qui a mis l'arrêt de nombreuses usines et fait baisser les trafics automobiles et aériens, a mené à une chute radicale des émissions de gaz à effet de serre (GES), émissions polluantes liées à l'activité humaine.
Une étude, publiée ce mardi dans la revue «Nature Climate Change», sur une période allant du 1er janvier au 30 avril, indique que la mise à l'arrêt de l'économie a entraîné une baisse de 8,6 % des émissions mondiales de CO2, rapportent Les Echos.
Une baisse très marquée en France
En moyenne, chaque pays du monde a vu ses émissions quotidiennes de CO2 diminuer de 26 % lors du pic du confinement. La baisse est encore plus forte en France, car les restrictions de déplacements ont été particulièrement importantes, avec 34 % de baisse maximale d'émissions calculée le 20 mars dernier.
A titre de comparaison, l'Europe n'a fait chuter ses émissions carbones quotidiennes que de 27 % au maximum. Pour l'Allemagne, ce taux est de 26,4 %, pour la Chine de 23,9 % et pour les Etats-Unis de 31,6 %, indiquent encore Les Echos.
Pour l'instant, les émissions de CO2 ne cessent d'augmenter
Si certaines restrictions persistent dans le monde jusqu'à la fin de l'année, les chercheurs estiment que la baisse annuelle d'émissions sera d'environ 7 %. Dans un cas intermédiaire, avec un retour des émissions à leur niveau d'avant la pandémie vers la mi-juillet, la diminution annuelle serait d'environ 5 %. Mais même si le scénario le plus optimiste se réalise, il n'aura qu'un impact minime sur le dérèglement climatique à long terme.
Pour atteindre l'objectif de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, il faudrait donc réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année dès cette année et jusqu'à 2030. Alors que pour l'instant elles ne cessent d'augmenter. Un confinement par an serait donc idéal...
Au rythme actuel, la température pourrait grimper de 4 à 5°C d'ici à la fin du siècle. Même si les Etats respectent leurs engagements actuels, on pourrait dépasser 3°C. Autant dire que les climatologues recommandent fortement la marche et le vélo comme moyens de déplacement à privilégier fortement dans les années à venir.