Un opioïde surpuissant, qui circule de plus en plus, inquiète l’Europe. Aux États-Unis et au Canada, il provoque, avec d’autres médicaments antidouleur, des dizaines de milliers de morts par an. Si jusqu'à présent, l'Europe avait été relativement protégée, les choses sont en train de changer.
Cinquante fois plus puissante que l’héroïne et cent fois plus que la morphine, le fentanyl circule de plus en plus en Europe et provoque d’inquiétants pics de surdoses mortelles.
En 2018, 32.000 Américains sont morts d’overdose impliquant le fentanyl et d’autres opioïdes, selon des chiffres officiels encore provisoires, rapporte La Voix du Nord. Le chanteur Prince avait d'ailleurs lui aussi pris du fentanyl, qui a provoqué sa mort.
Un rôle sous-évalué
En Europe, les experts assurent que le fentanyl est peu prescrit, et que les les prescriptions d’antidouleurs sont mieux encadrées. L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) a comptabilisé simplement 8.200 morts par surdose (tous types de drogues confondus) en Europe en 2017. Or une mort par overdose est rarement due à une seule drogue. Le rôle dans les décès enregistrés du fentanyl et de ses multiples dérivés (il en existe des dizaines) pourrait donc être sous-évalué, selon l’organisation.
En Europe, les saisies de cette drogue sont en très nette hausse. Selon les dernières données disponibles, une quinzaine de kilos ont été interceptés en 2017, contre un seul l’année précédente, permettant ainsi de fabriquer des millions de doses.