C'est l'une des théories complotistes qui ont émaillé les réseaux sociaux pendant la crise du coronavirus. Selon certaines thèses, Bill Gates souhaiterait profiter de la pandémie pour implanter des puces électroniques grâce aux vaccins afin de contrôler et tracer la population. Ce qu'il n'a jamais déclaré.
Pourtant, des textes qui relaient ces idées sur les réseaux sociaux sont partagés massivement, et les vidéos qui mettent en avant cela sont des fois vues plusieurs millions de fois, explique le service fact checking de l'AFP. Selon les journalistes qui ont travaillé sur le sujet, ces publications s'appuient sur des mots utilisés par l'homme d'affaires, comme le concept de «certificat numérique».
Interrogée sur le sujet, la fondation Bill Gates a répondu : «La référence à des certificats numériques concerne la création possible d'une plateforme numérique en open source (un fichier ou un logiciel dont le code est accessible à tous, NDLR) dans le but d'étendre l'accès à un test à domicile qui soit sécurisé». L'AFP compare ces certificats à la sécurité numérique qui existe dans les banques : «par exemple, si je me connecte au site internet de ma banque pour consulter mes comptes bancaires, le serveur de la banque envoie un "certificat numérique" qui atteste qu'il s'agit du bon serveur et non de celui de pirates informatiques». Il ne s'agit donc pas d'un implant.
Confusions en série
D'autres projets sont cités dans les théories complotistes, comme les quantum-dots, qui permettraient d'accéder à l'historique médical d'une personne grâce à une particule placée sous la peau, sur le principe des tatouages. Grâce à smartphone et une «excitation» de la particule pour qu'elle apparaisse (elle est invisible le reste du temps), une personne peut accéder à son dossier médical ou son historique de vaccination. Mais comme l'explique un scientifique qui travaille sur ce projet, Kevin McHugh, cela ne permettrait pas de tracer les personnes qui utilisent cette technologie.
L'AFP explique donc que les théories complotistes qui lient Bill Gates à cette idée sont issues d'une confusion entre ces technologies et un programme visant à fournir à toute la population une identité juridique. Le but est de permettre à des millions de personnes qui vivent sans papiers la possibilité d'avoir accès à certains services malgré tout, ce qui fait partie des Objectifs de Développement Durable de l'ONU à l'horizon 2030. Microsoft travaille avec l'alliance ID2020 dans ce but. La dirigeante de cette dernière, Dakota Gruener, a expliqué qu'un traçage électronique n'était pas non plus dans les projets.
Alors que les recherches pour un remède contre le Covid-19 sont actuellement en cours, ces théories alimentent les positions des «anti-vaccins». En France, selon une étude publiée par l'Ifop en mars dernier, 26% des Français déclaraient ainsi ne pas souhaiter se faire vacciner contre le Covid-19 si cela était rendu possible.