Si les passagers de bateaux de croisières ont pu rentrer chez eux, ce n'est pas toujours le cas des membres d'équipage. Ainsi, les garde-côtes américains ont récemment confirmé que 71.900 d'entre eux étaient toujours à bord des navires.
Rien qu'aux Etats-Unis, 104 bateaux étaient encore coincés au 8 mai dans les eaux nationales sans possibilité d'accoster pour déposer le personnel. La responsabilité de la situation est floue, alors que certains membres d'équipages commencent à témoigner d'une vraie fatigue mentale à mesure qu'ils restent sur place sans possibilité de retourner chez eux.
Les Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC) ont en effet mis en place un protocole pour débarquer les membres d'équipages, mais si cela a lieu, les entreprises doivent signer un accord stipulant qu'elles sont responsables en cas de manquement aux règles strictes qui sont imposées. Dans un courrier envoyé à ses employés bloqués, Michael Bayley, président de Royal Caribbean a indiqué : «nous ferons ce qu’ils nous demandent avec plaisir, mais les sanctions pénales nous ont fait réfléchir, nous et nos avocats».
La tâche serait rendue difficile par la diversité des personnes présentes à bord. «Nos équipages viennent de plus de 60 pays. Chaque pays à ses propres normes et régulations distinctes sur les gens autorisés à retourner chez eux, de quelle manière et quand», a expliqué Michael Bayley. De plus, c'est aux entreprises de payer les frais pour rapatrier les employés, ce qui pourrait en refroidir certaines.
2.789 cas de coronavirus ont été enregistrés parmi les passagers et les équipages de 33 navires affiliés à la principale fédération mondiale du secteur, la CLIA. Le mois dernier, des membres d'équipages des croisières Celebrity ont déposé une plainte collective accusant l'entreprise de négligence. La famille d'un employé indonésien de 27 ans, mort dans un hôpital de Floride, a de son côté attaqué Royal Caribbean pour homicide.