La nouvelle intervient quelques jours avant la réouverture prévue de l'établissement. Dans la Vienne, un cluster est «apparu il y a 2 ou 3 jours dans un collège» où «des professionnels s'étaient réunis pour préparer la rentrée du 18 mai», a indiqué le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine Michel Laforcade.
Conséquence: la rentrée a été repoussée au 27 mai dans cet établissement, le collège Gérard-Philipe de Chauvigny, l'un des plus importants du département (environ 800 élèves) où quatre membres de l'équipe ont été testés positifs au coronavirus jeudi et samedi et neuf autres, incluant des personnels de direction et de la collectivité territoriale, placés en quatorzaine, selon le rectorat de Poitiers et la direction de l'établissement.
Selon franceinfo, les services du département vont désinfecter les locaux alors que des tests de dépistage ont été demandés pour tout le personnel qui travaille dans les établissements scolaires de la ville.
Ce n'est pas la première alerte dans la région puisqu'en Dordogne, un autre foyer de contamination a été repéré dans une famille après l'organisation d'obsèques fin avril dans le petit village d'Eglise-Neuve-de-Vergt, près de Périgueux. Dans ce département, la «situation a été maîtrisée en une semaine» autour de ce foyer qui «ne devrait pas avoir d'incidence sur ce département», peu touché par l'épidémie, comme les autres dans cette région, a souligné Michel Laforcade.
9 contaminés
D'après France Bleu Périgord, la cérémonie en hommage au défunt, âgé de 51 ans, (qui n'est pas mort du coronavirus) s'était tenue à l'église dans les règles, sans excéder 20 personnes. Mais par la suite, au cimetière puis lors d'un rassemblement familial, le nombre de participants aurait été plus important, selon la radio.
Quelques jours plus tard, un proche qui avait assisté aux obsèques est déclaré positif après un test prescrit le 30 avril par un médecin de Vergt. Alertée, l'ARS a alors déclenché la «procédure habituelle de traçage» des cas contacts par «cercles concentriques»: famille et environnement professionnel, mais aussi les pompes funèbres et le personnel d'hospitalisation à domicile du défunt dont l'épouse est porteuse du virus, a détaillé Michel Laforcade.
Au total, neuf personnes, dont huit dans cette famille, se sont révélées positives sur les 103 premières analyses terminées à partir des 127 personnes testées, a indiqué l'ARS. Toutes isolées, les Covid-positifs ne présentent pas ou peu de symptômes. Parmi les personnes testées, trois membres de la famille étaient venues de Suisse et du Portugal pour assister à ces obsèques. Ce travail de fourmi pour remonter la chaîne de transmission est une «recherche qui prend beaucoup d'énergie, les gens s'expriment parfois la première fois, parfois pas toujours», a relevé M. Laforcade.
Appel à la vigilance
Mais à quelques jours du déconfinement, l'agence sanitaire a réitéré son appel à «la responsabilité citoyenne pour veiller au respect le plus strict des gestes barrières». «Il ne faudrait surtout pas que dans la tête de certaines personnes, ce déconfinement amène à un relâchement», a insisté M. Laforcade, au lendemain d'une première mise au point du préfet. «Il faut qu'on soit très très vigilant, la vie redémarre mais pas comme avant», a rappelé le représentant de l'Etat dans la Dordogne, Frédéric Périssat.
«C'est vraiment l'illustration de ce que l'on ne souhaite pas vivre dans les trois semaines (...): relâchement, réunions familiales, enfants, petits-enfants, grands-parents, voisins-voisines... On se retrouve à une trentaine et, au bout du compte, une seule personne va contaminer un nombre très significatif et derrière, ça va mobiliser beaucoup de monde» en dépistages, a-t-il dénoncé.