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Pas de protection, musique, dissolution... La surprenante visite de Donald Trump dans une usine de masques

Le président estime que le masque n'est pas compatible avec sa fonction. Le président estime que le masque n'est pas compatible avec sa fonction. [Brendan Smialowski / AFP]

Comme un air de déjà-vu. Quelques jours après la visite de Mike Pence dans un hôpital, où il avait refusé de porter un masque malgré les règles sanitaires, c'était au tour de Donald Trump de se rendre ce 5 mai dans une usine qui fabrique ces protections, à Phoenix (Arizona), sans se couvrir le visage.

Si le vice-président avait alors reconnu une erreur, il est peu probable que le pensionnaire de la Maison Blanche en fasse de même. En avril, il avait ainsi assuré qu'il était peu enclin à porter un masque au vu de son poste. «Porter un masque en recevant des présidents, des Premiers ministres, des dictateurs, des rois, des reines, je ne sais pas... Je ne le sens pas pour moi», avait-il alors expliqué. 

Seulement armé de lunettes, le président a donc visité les allées de l'usine sans la protection nécessaire, alors que des panneaux d'affichage montraient l'obligation de se couvrir le nez et la bouche dans cet espace.

Mais ce n'est pas la seule chose qui a surpris lorsque les images ont été diffusées. Alors que Donald Trump discutait, la musique de fond diffusée dans l'usine n'était autre que «Live and Let Die» (Vivre et laisser mourir, en français) des Guns N' Roses. 

Certains y ont vu un parallèle surprenant avec les annonces faites quelques minutes plus tard par le chef d'Etat. Il a ainsi assuré que remettre l'économie en marche était nécessaire, même au prix d'un certain sacrifice humain : «Je ne dis pas que tout est parfait. (...) Est-ce que certains vont être durement touchés ? Oui. Mais nous devons ouvrir notre pays et nous devons l'ouvrir bientôt.»

L'élection en ligne de mire

Alors que le nombre quotidien de décès venait de repartir à la hausse, avec 2.333 décès supplémentaires en 24h, Donald Trump a également annoncé la dissolution progressive de l'équipe en charge de la lutte contre le coronavirus à la Maison Blanche. L'objectif numéro 1 affiché de son administration est désormais de redonner un élan à l'économie à quelques mois de l'élection présidentielle.

Alors que les chiffres du chômage étaient quasi-record pendant son mandat, la crise sanitaire a détruit 20,236 millions d'emplois privés rien que sur le mois d'avril. Son bilan économique étant la plus grande réussite de son mandat, la remettre d'aplomb pourrait lui permettre d'électriser sa base, et de convaincre les indécis. Reste à savoir si ce choix de l'emploi sur la santé lui sera reproché dans les urnes en novembre 2020. 

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