Pour infecter son hôte, le virus doit fusionner avec les cellules de celui-ci, et ce sont les protéines présentes à la surface du virus qui assurent la fusion.
Une collaboration franco-américaine entre chercheurs de Cornell University et l'INRAE (l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement,né le 1er janvier 2020), a montré récemment, dans un article paru dans Journal of Molecular Biology, que le SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, possède une protéine de surface présentant une différence notable par rapport à d’autres coronavirus génétiquement proches.
Cette différence serait importante pour l’évolution et l’émergence du virus, explique l'INRAE dans son communiqué.
Pour pouvoir se reproduire, le virus a besoin d'entrer dans une cellule, et pour infecter cette cellule, il a besoin d’une protéine de surface qui reconnaît une protéine particulière à la surface : le récepteur, comme une clé reconnaîtrait une serrure, permettant au virus de fusionner avec la cellule hôte.
Une fois que la fusion a eu lieu, le virus peut y introduire son matériel génétique pour se multiplier par la suite.
Une protéine particulière étudiée
Les chercheurs se sont intéressés à une protéine de surface connue chez d’autre coronavirus, la protéine spike.
Cette dernière joue un autre rôle majeur dans l’entrée virale. Le récepteur de SARS-CoV-2, nommé ACE2, est le même que celui utilisé par SARS-CoV (responsable du SRAS en 2002).
Par des approches combinant des analyses comparatives, les chercheurs ont étudié les caractéristiques communes et uniques de la protéine spike de SARS-CoV-2.
L’étude a démontré que la protéine spike du SARS-CoV-2 possède un insert (un fragment de peptide en plus) de quatre acides aminées, absent des protéines spike de SARS-CoV et des coronavirus génétiquement proches de SARS-CoV-2, que l’on retrouve chez d’autres mammifères, comme la chauve-souris et le pangolin.
Cette distinction a pu jouer un rôle important dans l’évolution et l’émergence du virus.
Ces résultats ouvrent la voie à l’étude fonctionnelle de cette protéine spike, afin de mieux comprendre comment le SARS-CoV-2 infecte les cellules et comment il se transmet dans la population.