Peu connu du grand public et menacé d’extinction à cause du braconnage, le pangolin a vu son nom être étroitement lié à l’épidémie de coronavirus.
Depuis le 7 février, cet animal est considéré comme une potentielle source de la pandémie. Ce jour-là, une équipe de chercheurs de l’université agricole de Chine, située à Guangzhou, avait annoncé une similarité génétique de 99% entre les coronavirus portés par les pangolins et ceux développés par les personnes infectées.
Cette hypothèse, très relayée, a eu une incidence directe sur le traitement du pangolin. Cependant, dès août 2019, des mesures avaient été prises en Chine, a rapporté The Guardian. Les assureurs d’état chinois avaient déclaré que les médicaments à base d’écailles de pangolin ne seraient plus remboursés. Une mesure qui est entrée en vigueur en janvier dernier.
Si des hypothèses sur l’origine du nouveau coronavirus se sont également portées sur les chauve-souris, déjà à l’origine de deux autres épidémies de coronavirus ces dernières années (Sars et Mers), le pangolin a aussi été évoqué comme pouvant être un hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’Homme.
Si aucune étude n’a pour le moment confirmé avec certitude ces thèses, l’évocation avec insistance du pangolin dans ces discussions ont changé la donne pour cet animal.
La Chine interdit son commerce et sa consommation
«Cette crise de santé publique doit servir de signal d’alarme pour mettre fin à l’utilisation non durable des animaux en voie de disparition», avait martelé WWF après l’annonce, le 24 février dernier, de l’interdiction en Chine de la commercialisation et la consommation de nombreux animaux sauvages, dont le pangolin.
Chassé pour sa viande, particulièrement appréciée en Chine et au Vietnam, il est aussi recherché pour ses écailles, utilisées en médecine traditionnelle chinoise.
Mais la défiance suscitée par le nouveau coronavirus pourrait porter un coup définitif au commerce illégal du pangolin. Sans demande, les fournisseurs cesseront de s’en procurer, a avancé le média britannique.
Le pangolin compte huit espèces différentes, quatre en Asie et autant en Afrique. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, elles sont toutes en voie d’extinction.