Plus de 400 pompiers ukrainiens combattaient, lundi 13 avril, un important incendie autour la zone d'exclusion de Tchernobyl, les autorités se montrant rassurantes tandis que Greenpeace affirme que le feu se rapproche dangereusement de la centrale.
«La centrale nucléaire de Tchernobyl, les lieux de stockage de déchets radioactifs et les autres infrastructures cruciales de la zone d'exclusion ne sont pas menacés», a indiqué Volodymyr Demtchouk, un haut-responsable des services d'urgence ukrainien, dans une vidéo publiée lundi sur Facebook.
Il a ajouté que la principale tâche des pompiers était de localiser les zones d'incendies et d'en limiter la propagation.
L'Ukraine a notamment mobilisé des hélicoptères bombardiers d'eau pour éteindre le sinistre qui dure depuis le 4 avril, entretenu par des vents violents.
le feu n'est qu'à «environ 1,5 kilomètres» de l'arche
Selon l'ONG écologique Greenpeace, il s'agit du pire incendie jamais observé dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, qui forme un rayon de 30 kilomètres autour de l'ancienne centrale.
Wildfires near the Chernobyl nuclear power plant burning since April 3 have already become the largest for the entire existence of this exclusion zone. These fires are extremely dangerous because radionuclides located in the upper soil layers might be released into the air. pic.twitter.com/QyDkeq6PGY
— Greenpeace Russia (@greenpeaceru) April 13, 2020
S'appuyant sur des images satellites, Greenpeace affirme que le feu n'est qu'à «environ 1,5 kilomètres» de l'arche recouvrant le réacteur ayant explosé par accident en avril 1986.
Selon Sergiy Zibtsev, directeur du Centre régional de suivi des incendies en Europe de l'Est, basé à Kiev et lié à un programme des Nations Unies, le feu est «gigantesque» et «imprévisible». «Dans l'ouest de la zone d'exclusion, il a déjà couvert 20.000 hectares selon nos estimations», a-t-il affirmé à l'AFP.
Le directeur d'une association organisant des visites guidées dans la zone d'exclusion, Yaroslav Iemelianenko, a lui affirmé sur Facebook que l'incendie avait atteint la ville fantôme de Pripiat, évacuée après la catastrophe.
LES AUTORITÉS UKRAINIENNES RASSURENT
De son côté, le vice-ministre ukrainien de l'Intérieur, Anton Gerachtchenko a indiqué sur Facebook que les sites de stockages de déchets radioactifs sont «totalement en sécurité».
Après le début de l'incendie, le chef par intérim de l'inspection écologique gouvernementale, Iegor Firsov, avait toutefois indiqué que les niveaux de radiation dans l'épicentre de l'incendie dépassaient largement les normes. Il était ensuite revenu sur ses propos.