La police de Montréal, soucieuse de «désengorger» le numéro d'appel d'urgence, a mis en place un outil de dénonciation en ligne des infractions aux consignes de distanciation sociale pour lutter contre la pandémie du nouveau coronavirus.
Le site du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) propose depuis la fin de la semaine dernière de «rapporter en ligne» les «situations portant atteinte aux consignes et aux directives gouvernementales en lien avec la Covid-19».
Ce «rapport de police en ligne» permet de dénoncer les infractions à l'état d'urgence sanitaire. Comme exemples, le SPVM cite une «fête à l'intérieur d'un domicile avec des personnes qui n'y demeurent pas», une partie de football dans un parc ou «un commerce d'alimentation qui ne respecte pas les règles d'hygiène prescrites».
«L'objectif est de désengorger les appels au 911», le numéro d'appel d'urgence en Amérique du nord, pour que le personnel puisse se concentrer sur les appels plus urgents a expliqué à l'AFP André Durocher porte-parole du SPVM.
Il ne s'agit pas d'encourager la «délation», fait cependant valoir M. Durocher. «On ne veut pas que les gens se mettent à passer la journée à la fenêtre à regarder ce que fait leur voisin. Ce n'est pas le but de l'exercice», ajoute-t-il, en soulignant qu'il s'agit de s'assurer que les règles soient respectées.
Comme ses homologues du reste du Québec, la police de Montréal a reçu pour instructions de sévir contre les personnes qui ne respectent pas les consignes de distanciation sociale des autorités de la santé publique.
Les amendes pour les infractions sont salées. Elles se montent à 1.546 dollars (1.000 euros). Le SPVM en a distribué plus de 700 depuis un mois, a précisé M. Durocher, ainsi que près de 300 rapports d'infraction généraux, qui ne se traduisent pas par une amende immédiate mais renvoient la décision à la justice.