Quelque 600.000 habitants d'un district du centre de la Chine ont été placés en confinement après la découverte de plusieurs cas de coronavirus, par peur de l'arrivée d'une deuxième vague de contaminations.
Le district de Jia, situé à environ 800 km de Pékin dans la province du Henan, a annoncé mercredi 1er avril que ses habitants ne pouvaient désormais plus sortir de chez eux sans autorisation.
Selon une directive publiée en ligne, seules les personnes munies d'un permis spécial peuvent continuer à se rendre au travail et les véhicules ne peuvent circuler qu'un jour sur deux, en fonction de leur plaque d'immatriculation. Tous les magasins sont fermés, exceptés ceux qui sont essentiels (hôpitaux, supermarchés, pharmacies, stations-service...). Idem pour les entreprises, qui ont toutes baissé le rideau, sauf les plus vitales (services publics, fabricants de matériel médical, sociétés de transformation des aliments, etc.).
Aucune raison officielle n'a été donnée à cette mesure. Mais, selon le South China Morning Post, il s'agit d'une conséquence de la découverte dimanche de trois cas de coronavirus dans le district (dont deux médecins de l'hôpital de Jia), qui auraient pour origine le retour d'un docteur ayant travaillé à Wuhan, où le Covid-19 est apparu.
119 nouveaux cas «importés» en trois jours en chine
De quoi renforcer la crainte d'une nouvelle vague d'infections dans le pays, alors que Pékin semble avoir largement jugulé l'épidémie, et desserre petit à petit les mesures de confinement. Même à Wuhan, épicentre initial de la pandémie, les restrictions de déplacement commencent à être levées, bien que la quarantaine ne prendra fin officiellement que le 8 avril.
La superpuissance redoute en particulier un retour de la maladie via les ressortissants chinois revenant de l'étranger. Sur les trois derniers jours, 119 nouveaux cas «importés» de Covid-19 ont été enregistrés en Chine continentale. Jeudi, Pékin a également fait état, en 24 heures, de 55 nouveaux cas de personnes positives mais asymptomatiques, c'est-à-dire n'ayant pas la toux et la fièvre caractéristiques du virus. Plus d'un millier d'entre elles sont sous observation médicale.
Pour y faire face, la Chine - qui recense désormais 81.589 cas et 3.318 décès - a fermé temporairement ses frontières à la plupart des étrangers et réduit drastiquement ses vols internationaux la semaine dernière. Toute personne entrant dans le pays se voit par ailleurs imposer une mise en quarantaine de 14 jours. Par ailleurs, de nombreux sites touristiques de Shanghai, qui avaient rouvert mi-mars, ont de nouveau fermé.