«Traités comme des déchets». Des médecins et infirmiers d'un hôpital américain situé à Manhattan font la une du New York Post ce 26 mars. Le tabloïd explique que ces soignants sont obligés d'utiliser des sacs-poubelles pour remplacer les blouses, en pénurie à cause de l'épidémie de Covid-19.
Comme dans beaucoup d'autres pays, le matériel vient en effet à manquer face au nombre croissant de malades, alors que la ville est l'épicentre de l'épidémie dans le pays. Mais selon une infirmière qui travaille dans l'hôpital concerné, la situation était prévisible puisque le centre médical Mount Sinai West «a des problèmes avec les stocks depuis un an maintenant. Cela a atteint un point où nous devions cacher notre matériel et aller dans d'autres services pour leur demander des équipements».
La une, terrible, du @nypost. Des soignants de l’hôpital Mt Sinaï à NYC obligés de se vêtir de sacs poubelles, faute de blouses #COVID2019 pic.twitter.com/lG1kxK8y2b
— Gregory Philipps (@gregphil) March 26, 2020
Un système en difficulté qui semble donc sur le point de s'effondrer en raison de la crise du coronavirus. Un premier salarié de l'hôpital en question est d'ailleurs décédé quelques jours avant cette polémique sur le matériel. «L'hôpital devrait être tenu responsable. L'hôpital l'a tué», a confié une infirmière au New York Post.
Les Etats-Unis, épicentre mondial de l'épidémie ?
Cette situation de pénurie qui vient à engendrer une forme de système D n'est pas une première dans le monde depuis le début de la crise du coronavirus. The Karyat Post, un média malaisien, a en effet publié il y a quelques jours un article montrant des infirmiers utilisant également cette technique du sac-poubelle. Dans d'autres pays, certains sont obligés de confectionner eux-mêmes des masques, pour une efficacité plus que limitée.
Mais la situation est d'autant plus inquiétante aux Etats-Unis que le nombre de cas sur place explose, menaçant de faire du pays l'épicentre de l'épidémie. Le personnel soignant s'inquiète, alors que Donald Trump refuse d'envisager un confinement au niveau national, estimant ces derniers jours «voir la lumière au bout du tunnel». Une déclaration qui semble malheureusement aller à l'encontre des chiffres.