Suivre les bons exemples. Le New York Times a regroupé les témoignages d'experts pour mieux lutter contre la pandémie. Le média américain s'est particulièrement intéressé à la Chine qui est parvenue à arrêter la propagation et ne recense plus, depuis plusieurs jours, de nouveau cas de Covid-19 parmi sa population.
L’objectif est ciblé : «identifier et arrêter les épidémies discrètes, puis effectuer un suivi rigoureux des contacts», a confié un expert au New York Times. Pour parvenir à des résultats concrets, il a appuyé sur la nécessité d’un travail intelligent et d’une adaptation rapide des responsables de la Santé. Il faudra aussi une coopération quasi-totale de la part de la population.
Le média américain a consulté l’avis d’un collège d’experts internationaux, avec des scientifiques et des épidémiologistes ayant travaillé sur le sida, le paludisme ou encore la grippe et le virus Ébola.
Tout d’abord, les personnes doivent rester chez elles. Celles qui sont infectées doivent être isolées et prises en charge hors du domicile. Ensuite, les experts demandent l’accélération de la production de masques et de ventilateurs. Ils recommandent également de tester plus de gens.
Se concentrer sur l'ennemi : le virus
Ils préconisent que les hommes et femmes politiques laissent les scientifiques mener l’effort pour contenir le virus et d’expliquer à la population le danger qui se présente. Afin de gagner la confiance des citoyens, les dirigeants doivent se contenter de décrire la crise et les solutions possibles. Le journal insiste sur le fait que ce n'est pas le temps de désigner des coupables, il faut juste se concentrer sur l’ennemi : le virus.
Et pour éviter sa propagation, il est prioritaire de garder une rigoureuse distanciation sociale. Le but est de s’approcher d’un gel total des mouvements de personnes. Sinon des foyers vont se créer. Et ils ne seront identifiés qu'une semaine plus tard, quand les premiers infectés commenceront à tomber malade.
En Chine, Wuhan a été confinée assez vite, alors que le pays n’avait officiellement que 500 cas et 17 décès. Le virus a été isolé dans une province. Surtout, les médecins des régions peu touchées ont rallié Wuhan, soit environ 40.000 travailleurs médicaux, pour soutenir leurs collègues sur place.
La Corée du Sud opte pour le suivi des contacts
Il est également important de garder en activité le personnel médical, les pompiers et les policiers, ainsi que les techniciens qui entretiennent l’électricité, le gaz et le téléphone. Tout comme la livraison de nourriture et de médicaments doit se poursuivre afin que les gens confinés ne souffrent que de l’ennui.
Afin de contrôler la propagation, la Corée du Sud a très vite décidé de multiplier les tests. Toutes les personnes infectées ont été isolées dans des abris gouvernementaux. Les mobiles et les cartes de crédit ont été utilisées pour retracer les mouvements antérieurs et les éventuels contacts. L’itinéraire de la personne infectée a été diffusé sur les téléphones de ceux qui se trouvaient à proximité. Tous ceux qui ont été potentiellement exposés ont été mis en quarantaine à la maison. En cas de sortie, une application GPS informe la police et l’amende est de 8.000 dollars (Environ 7.500 euros). Les Britanniques travaillent sur une telle application, mais elle serait adaptée aux démocraties occidentales.
Pour les experts, les tests doivent être menés de manière coordonnée et doivent surtout être sûrs pour le testeur. Ils conseillent également aux villes d’établir des installations où les malades légers et modérés peuvent récupérer sous les soins et l’observation du personnel soignant. Wuhan avait créé des hôpitaux temporaires dans ce but.
Une approche différente pour les occidentaux
Alors qu’en Chine, un membre de la famille était isolé, si nécessaire par la force, et n’avait droit à aucun visiteur, l’approche doit être différente en occident. En prenant par exemple le soin d’expliquer que c’est pour le bien de la famille.
La Chine a aussi pu compter sur de nombreux bénévoles. Près de 18.000 personnes étaient chargées de tracer les personnes infectées pour tester ceux avec qui sont entrés en contact. Une fois trouvée, ces personnes devaient subir 14 jours de quarantaine et donner leur température deux fois par jour.
Concernant l’utilisation des masques, la Chine oblige les gens à en mettre un dans la rue alors que peu de données indiquent que les masques chirurgicaux protègent contre la maladie. En revanche, les experts affirment que les personnes malades doivent en porter un pour garder la toux infectée.
Pour pallier au manque de masques et de ventilateurs, les entreprises qui le peuvent doivent se mettre au service de l'Etat et fabriquer des masques ou des ventilateurs.
Enfin, la chine a surtout pu compter sur des centaines de milliers de volontaires. Ces derniers ont grandement aidés en prenant les températures, pour retrouver les contacts de gens malades, en tant qu'ouvriers, livreurs de nourriture ou encore baby-sitters. Ils ont aussi été formés pour effectuer des petites taches médicales essentielles mais également pour ne pas tomber malade à leur tour en portant assistance.