Coquillettes pour tout le monde ! Face à la ruée sur les pâtes provoquée par l'angoisse liée à l'épidémie de coronavirus, les industriels ont dû s'adapter pour assurer l'approvisionnement de leurs clients, quitte à sacrifier la diversité.
Les images de rayons vides aux quatre coins du monde ont fait le tour des réseaux sociaux: à chaque fois, plus un seul paquet de pâtes ou presque. Le désir de faire des stocks pour parer à toute mesure de confinement a fait flamber les ventes.
«On est à 90% d'augmentation de nos ventes sur trois semaines et 100% sur les derniers jours», déclare à l'AFP Xavier Riescher, président du groupe Panzani et du syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de Frances (Sifpaf).
Conséquence, les usines du groupe, qui ne tournent habituellement pas le week-end, ni la nuit, produisent depuis quelques semaines sans discontinuer.
«On travaille sept jours sur sept, 24 heures sur 24, il y a une mobilisation exceptionnelle des ouvriers français», déclare le PDG du numéro un français.
Limiter les changements de production
Mais l'allongement des horaires ne suffit pas pour satisfaire la demande, à en croire M. Riescher. L'industrie s'est donc concentrée sur les formes de pâtes les plus simples et a fait le deuil momentané des nouilles les plus tarabiscotées.
«Quand vous faites une farfalle, il vous faut deux fois plus de temps que pour faire une coquillette. Parce que c'est complexe, la pâte doit être repincée», ajoute-t-il.
Coquillettes, mais aussi spaghettis, macaronis, penne: l'industrie se concentre sur une dizaine de formats simples, afin de limiter les changements de production.
«C'est vrai pour Panzani, pour Barilla, Garofalo, qui fait le très haut de gamme. On se concentre sur ce qu'on arrive à produire», assure M. Riescher.
Autre chose que les clients ne verront plus en rayon : les lots de plusieurs paquets en promotion, afin de simplifier et d'accélérer le conditionnement.
«Il y a toujours plein de stock»
Idem pour le riz, selon M. Riescher: la marque du groupe Panzani, Taureau ailé, a vu ses ventes augmenter de 70% ces dernières semaines.
Que ce soit pour les pâtes, le riz, mais aussi le couscous, dont les ventes ont également doublé, M. Riescher l'assure, il n'y aura pas de rupture.
«Il y a toujours plein de stock. Toutes les usines en France continuent à produire, je peux parler pour l'ensemble du syndicat. En Italie aussi. Il y en a certaines qui sont un peu en difficulté dans les zones de confinement, dans le nord, mais pour l'instant, les usines continuent à produire», assure-t-il.