C'est, en cette période, l'objet à avoir. Et pourtant, l'inventeur du gel hydroalcoolique, Didier Pittet, ne reçoit pas d'argent pour sa solution. Il a préféré faire don de la formule à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
La raison ? Le médecin infectiologue et épidémiologiste a transféré la propriété de son brevet à l'OMS, afin que des intermédiaires ne s'arrogent pas la fabrication du gel hydroalcoolique et ne les commercialisent pas à un prix exorbitant. L'Organisation mondiale de la santé a alors publié sa formule pour qu'ils soient fabriqués localement et à moindre coût.
Malgré cela, le gouvernement a dû encadrer les prix des formules, face à une flambée des prix. Il a notamment annoncé un plafond de 3 euros pour les 100 ml. De plus, depuis le 9 mars dernier, les pharmaciens sont autorisés à fabriquer le gel hydroalcoolique. Il est également possible de fabriquer sa solution maison.
eviter les infections nosocomiales
Créés au début des années 1990 par le pharmacien William Griffiths et Didier Pittet, les gels hydroalcooliques ont pour objectif de proposer une alternative plus simple et plus rapide au lavage de mains, qui peut être à l'origine des infections nosocomiales.
Alternative que le personnel soignant a adopté dès sa diffusion. Les résultats tombent et sont sans appel : le nombre d' infections nosocomiales chute, selon les résultats publiés dans la revue médicale britannique The Lancet. L'OMS contacte le professeur et lance alors le programme mondial «Clean hands save your life» (lavez-vous les mains et sauvez votre vie). Selon les estimations de l'institution de l'Organisation des Nations unies pour la santé publique, une bonne hygiène des mains permettrait de sauver chaque année 5 à 8 millions de vies.