Au zoo de Chattanooga, dans le Tennessee, on a présenté Kadal, dragon de Komodo mâle, à Charlie, femelle, pour qu'elle fasse des petits. Depuis Onyx, Jasper et Flint sont nés. Félicitations aux parents ? Non. Félicitations à la maman qui a tout fait toute seule grâce à la parthénogénèse.
Il s'agit d'un mode de reproduction monoparental, rare chez les vertébrés, au cours duquel un ou plusieurs individus se développent à partir d'un oeuf qui n'a pas été fécondé par un mâle.
Des cas de parthénogénèse ont déjà été observés chez les dragons de Komodo. Dans la nature, ces animaux vivent souvent dans des endroits isolés et deviennent agressifs lorsqu'ils sont approchés. Ils ont donc évolués afin de pouvoir se reproduire à la fois de manière classique et grâce à la parthénogénèse.
C'est pourquoi les soigneurs du zoo de Chattanooga, qui n'avaient été témoins d'aucun accouplement entre ces deux pensionnaires, ont demandé un test ADN à la naissance des petits. Les résultats ont révélés que, même avec un partenaire à portée de patte, Charlie a préféré se débrouiller toute seule.
Cela explique notamment le fait qu'Onyx, Jasper et Flint soient trois petits mâles. En effet, chez les dragons de Komodo, les femelles portent deux chromosomes sexuels WZ alors que ceux des mâles sont de type ZZ.
En cas de parthénogénèse, la mère peut seulement produire des oeufs porteurs de chromosomes WW ou ZZ. Puisque la paire WW n'est pas viable, seuls les oeufs de type ZZ poursuivent leur développement, donnant naissance à des individus mâles.
Sur Facebook, le zoo a annoncé la nouvelle avec humour : «Kadal, tu n'est PAS le père». Les équipes s'enthousiasment face à «ce travail monumental de la nature» et se réjouissent de participer à la «conservation» de cette espèce «vulnérable».