Les nouveaux avocats français de Julian Assange, Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, souhaitent rencontrer Emmanuel Macron afin d'obtenir l'asile politique en France pour le fondateur de WikiLeaks, ont-ils annoncé jeudi lors d'une conférence de presse.
«Nous allons demander à rencontrer le président de la République dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent» pour lui exposer la «situation désespérée» que traverse Julian Assange, emprisonné à Londres et menacé d'extradition vers les Etats-Unis qui l'accusent d'espionnage, a détaillé Me Dupond-Moretti.
«Il a de plus en plus de mal à parler. Il est parfois prostré», a-t-il ajouté, faisant part de son inquiétude. «Les 175 ans de prison qu'on lui promet aux Etats-Unis, c'est une peine indigne, insupportable et contraire à l'idée que l'on peut tous se faire des droits de l'Homme», a-t-il poursuivi lors de cette conférence de presse organisée avec RSF et en présence du père de Julian Assange, John Shipton.
«On travaille bien sûr sur la possibilité de demander aux autorités françaises un asile politique, notre Constitution le permet, nous avons un exemple», «l'asile politique accordé à l'ayatollah Khomeini», a ajouté l'avocat, admettant que ce n'était «pas le meilleur exemple».
En outre, il compte saisir avec des avocats belges la Cour européenne des droits de l'Homme : «pour des raisons techniques, cette juridiction a déjà été saisie» et a estimé la requête «irrecevable mais nous allons la saisir sur un autre fondement». «Nous réfléchissons collectivement aux moyens juridiques qui pourraient assurer sa protection de manière concrète, nous envisageons de déposer une série de demandes devant toutes les institutions qui sont mobilisables pour permettre une protection juridique», a abondé Antoine Vey.
Equipe de défense internationale
Les deux avocats français ont intégré il y a environ un mois l'équipe de défense internationale d'Assange, aux côtés d'avocats belges, britanniques, espagnols et américains, sous la coordination de l'ancien juge espagnol Baltasar Garzon, également présent à la conférence. Une première demande d'asile en France faite par l'ancien conseil de Julian Assange, Juan Branco, n'avait pas aboutie. Une demande d'asile vient par ailleurs d'être faite à la Suisse par des ONG.
«On analyse les canaux juridiques qui permettent de déposer cette demande», notamment via le président de la République, a indiqué Me Vey, précisant ne pas connaître le contenu de la première demande. Sur le choix de la France, Me Dupond-Moretti a fait valoir des critères de rattachement professionnels, une partie des structures de Wikileaks est hébergée en France, et personnels. Julian Assange a vécu dans le pays de 2007 à 2010, son deuxième enfant, toujours mineur, et la mère de cet enfant sont de nationalité française et résident dans le pays.