Les Aborigènes d'Australie ne sont pas concernés par la loi de l'immigration, a tranché mardi la Haute Cour, la plus haute juridiction australienne, une décision historique selon laquelle le pays ne peut pas expulser les indigènes même s'ils sont nés à l'étranger.
L'Australie a tenté d'expulser deux hommes -- un citoyen de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Daniel Love, et un citoyen de Nouvelle Zélande, Brendan Thoms --, sur la base de lois permettant l'annulation du visa pour des criminels condamnés.
Les deux hommes, identifiés comme Aborigènes australiens, ont chacun un parent indigène, et ont vécu dans le pays depuis leur enfance.
Les juges de la Haute Cour se sont prononcés à 4 contre 3
Daniel Love, qui a purgé une peine de prison pour agression, et Brendan Thoms, emprisonné pour violences familiales, se sont adressés à la justice en demandant de pouvoir rester en Australie, arguant que même s'ils n'en étaient pas «citoyens», ils n'étaient pas non plus des «étrangers».
Les sept juges de la Haute Cour se sont prononcés à 4 contre 3 pour trancher que les requérants ne sont pas concernés par la législation frappant les ressortissants étrangers.
Les indigènes peuplent le vaste continent depuis plus de 60.000 ans alors que la Constitution de la nation moderne a été adoptée seulement en 1901.
C'est la première fois que la justice australienne a été appelée à trancher la question de savoir si le gouvernement peut expulser des Aborigènes.