«Si vous avez entendu parler de moi, vous savez qu'un Asiatique fait campagne et qu'il veut donner 1000 dollars à tout le monde. Et c'est vrai». Avec cette phrase prononcée en avril 2019, Andrew Yang résume presque toute sa candidature à la présidentielle.
Revenu universel, entrepreneur, détendu et avec un certain sens de l'humour... Plus le début des votes pour les primaires américaines approche, plus il grimpe dans les sondages. Pourtant, depuis qu'il a officiellement déclaré qu'il briguait la Maison Blanche, les sondages l'ont rarement crédité de plus de 3%. Très populaire sur internet et sur les réseaux sociaux, avec une armée de «trolls» surnommés le Yang Gang, ses propositions peinaient à le propulser dans les intentions de vote. C'était avant le mois de janvier.
Quelques jours avant le premier caucus dans l'Iowa, le démocrate de 45 ans dépasse désormais Pete Buttiegieg, qui avait jusque-là le monopole de la popularité chez les jeunes candidats, dans les sondages. Il plaît tout particulièrement aux nombreux indécis, qui ne sont pas des soutiens clairs du président Trump, mais pas non plus des opposants convaincus. Ainsi, selon un sondage de Business Insider, 46% de cette catégorie d'électeurs seraient satisfaits de son investiture pour la présidentielle, soit le chiffre le plus élevé de tous les candidats devant Joe Biden (42%).
Vers une remontée fantastique ?
Et pour cause, de nombreux éléments peuvent jouer en sa faveur. Alors que la campagne était menée par les très sérieux Elizabeth Warren, Joe Biden et Bernie Sanders, Andrew Yang n'a cessé de jouer la carte de l'humour et de la légèreté lors de ses interviews et ses passages télévisés. Sa propension à susciter des memes rappelait d'ailleurs Donald Trump aux analystes. Le New York Times l'a ainsi surnommé «le candidat préféré d'internet». En plus de cela, il est l'un des rares à proposer de véritables idées originales dans le pays, à commencer par sa vitrine : le revenu universel minimum.
Sa récente montée dans les sondages lui permettra d'ailleurs de défendre son projet face aux principaux favoris lors du prochain débat le 7 février prochain, quatre jours après le premier caucus de l'Iowa. S'il est peu probable de le voir percer dans ce scrutin, où il plafonne à 3,5% d'intentions de vote, une bonne performance pourrait lui ouvrir les voies d'un meilleur résultat dans le New Hampshire et lors du Super Tuesday, le 3 mars.
Il faudrait cependant un alignement de planètes pour le voir refaire son retard sur le duo Sanders-Biden qui semble désormais intouchable. Mais au vu de la course serrée et du contexte particulier, une surprise n'est jamais totalement à exclure.