Ce n'est pas la première fake news concernant le coronavirus et ce ne sera peut-être pas la dernière. Le Cap-Vert fait face à une pénurie de fenouil en raison d'une rumeur venue du Brésil, selon laquelle les infusions de cette plante seraient efficaces contre le coronavirus.
Aucun cas avéré n'a été détecté ni au Cap-Vert, archipel de l'océan Atlantique au large du Sénégal, ni dans aucun autre pays d'Afrique, depuis l'apparition de l'épidémie en Chine.
Mais, au début de cette semaine, un message venu du Brésil est devenu viral, circulant de pages Facebook en discussions sur WhatsApp. Il affirme qu'un infectiologue brésilien a recommandé de boire du thé au fenouil deux fois par jour pour lutter contre le coronavirus.
Selon ce médecin inconnu, cette plante herbacée contiendrait la même substance que le Tamiflu, un médicament utilisé pour traiter la grippe H1N1. Le ministre brésilien de la Santé a publié un communiqué le 29 janvier pour démentir cette information, rapidement suivi par l'hôpital Sao Domingo, cité dans le message viral.
#Fakenews | ⚠Essa mensagem é falsa⚠ Nenhum tipo de chá pode ser utilizado para substituir um tratamento adequado contra a gripe, muito menos contra o #novocoronavírus. Confira o desmentido completo no site: https://t.co/5PqV2iSOLc…/46239-cha-e-o-tratamento-do-novo-coro… pic.twitter.com/GFymoTdbCb
— Ministério da Saúde (@minsaude) January 30, 2020
«Le fenouil est généralement acheté pour traiter les problèmes digestifs, mais maintenant, les gens en achètent beaucoup plus et disent que c'est pour prévenir le coronavirus», a expliqué à l'AFP Fatima Semedo, vendeuse au marché de la capitale capverdienne, Praia.
«Cela ne repose sur rien», assure un responsable de l'Institut Pasteur à Paris, coupant l'herbe sous le pied d'une rumeur que les autorités capverdiennes ont également démentie.
Les prix ne cessent de grimper
En vain : la demande est telle que les prix ne cessent de grimper.
«Deux mains pleines de fenouil étaient vendues 50 escudos (50 centimes d'euros). Mais, maintenant, c'est 100 escudos», explique une autre vendeuse de Praia, Rosa Almeida. Son stock de fenouil épuisé, elle a été contrainte d'aller à Rui Vaz, l'une des régions les plus montagneuses de Santiago, la plus grande île de l'archipel.
Selon l'agence de presse capverdienne Inforpress, une pénurie de fenouil était également constatée ce vendredi 31 janvier sur l'île de Mindelo, à quelques dizaines de kilomètres de Santiago.