L'Iran a procédé à des arrestations dans l'affaire de la catastrophe du Boeing ukrainien, abattu par erreur par un missile iranien près de Téhéran, tuant les 176 passagers à bord, a annoncé mardi le porte-parole de la justice Gholamhossein Esmaili.
Il s'agit des premières arrestations annoncées par Téhéran depuis le crash le 8 janvier de l'avion qui transportait en majorité des Iraniens et des Canadiens, quelques heures après des tirs de missiles iraniens contre des bases militaires en Irak en représailles cinq jours plus tôt à l'assassinat du général Qassem Soleimani.
«Une vaste enquête a été menée et des gens ont été arrêtés», a déclaré M. Esmaili, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse télévisée. Il n'a pas donné le nombre de personnes arrêtées.
Après avoir démenti l'hypothèse selon laquelle l'avion d'Ukraine International Airlines ait pu être abattu par un missile iranien, les forces armées iraniennes ont reconnu samedi leur responsabilité dans ce drame, évoquant une «erreur humaine».
Le général de brigade Amirali Hajizadeh, commandant de la branche aérospatiale des Gardiens de la Révolution, en a endossé samedi la «responsabilité totale», tout en disant que le soldat chargé de tirer avait agi de façon indépendante.
«De nombreuses enquêtes ont été menées (...) et chaque soir notre équipe judiciaire cherchait des documents», a indiqué mardi M. Esmaili.
Le président Hassan Rohani a assuré plus tôt lundi que son pays devait «punir» tous les responsables de ce drame. «Le système judiciaire doit former un tribunal spécial avec des juges de haut rang et des douzaines d'experts (...) le monde entier va regarder», a-t-il dit.
Vague d'indignation
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a assuré lundi que justice serait «faite», et l'ensemble des pays touchés par le drame - le Canada, le Royaume-Uni, l'Ukraine, la Suède et l'Afghanistan - font pression pour que l'Iran mène une enquête transparente.
L'annonce de la responsabilité des forces armées a créé un choc en Iran et une vague d'indignation.
Lundi, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des Iraniens sont descendus dans les rues pour la troisième journée consécutive et semblaient scander des slogans contre les autorités.