Les astronomes les surnomment les exoplanètes «super-enflées». Elles ne pèseraient que quelques grammes, comme de la barbe à papa, et pourtant ces objets célèstes sont bel et bien considérés comme des planètes... Des chercheurs en ont découvert une nouvelle, d'une densité inexplicablement basse.
«Imaginez une planète de la taille de Jupiter aussi légère que de la barbe à papa !», il s'agissait de l'observation de Jessica Libby-Roberts, du département d'astrophysiques de l'université du Colorado, dans une étude publiée en 2019. Mais récemment, des chercheurs de l'université de Liège ont découvert une nouvelle planète de ce type, mais dont la densité est étonnamment basse. En effet, ces planètes ne ressemblent en rien à celles que nous connaissons dans le système solaire.
La planète WASP-193b, est la deuxième exoplanète la moins dense jamais observée et surprend d'autant plus par sa taille. Elle serait 16 fois plus grande que la Terre, mais aussi plus grande que Jupiter de 50 %, qui demeure aujourd'hui la planète la plus imposante du système solaire. WASP-193b a été observée pour la première fois entre 2006 et 2008, puis entre 2011 et 2012, mais des mesures ont été faites dans le cadre du programme WASP, afin de découvrir de nouvelles exoplanètes, à l'aide de deux observatoires, situés aux Îles Canaries et en Afrique du Sud.
De quoi sont composées ces planètes ?
Dans des travaux de recherche, la Nasa a également décrit leur course autour de l'exoplanète Kepler-51, découverte en 2012, qui reste toujours celle disposant de la densité la plus faible. Le téléscope Hubble a notamment permis de déterminer leur masse, qui n'excède pas 0,1 gramme/cm3. Un poids-plume qui a de quoi surprendre, surtout lorsque l'on sait que notre planète atteint les 5,5 g/cm3.
© Nasa
Mais alors qu'en est-il de la composition de leur atmosphère ? A l'heure actuelle, le mystère reste entier. Toutefois, plusieurs simulations, qui doivent encore être vérifiées, estiment que ces exoplanètes super-enflées pourraient être composées d'hydrogène et d'hélium, tandis qu'une brume de méthane pourrait recouvrir le tout. Enfin, celles-ci expulsent de grandes quantités de gaz dans l'espace à chaque seconde.
Parallèlement, les chercheurs estiment que le cas de ces trois planètes pourrait être plus commun que l'on ne croit, puisqu'il pourrait s'agir de planète proches, dans leur composition, à Neptune. «Nous les observerions ici à un stade très jeune de leur développement», avance Jessica Libby-Roberts. Toutefois, les exoplanètes de ce type se font plutôt rares actuellement. Seulement 15 ont été, pour l'heure, recensées dans notre galaxie.