«Vous avez un visage terriblement homosexuel», c'est tout ce qu'à trouvé à répondre le président brésilien, Jair Bolsonaro, au journaliste qui l'interrogeait sur l'enquête pour corruption visant son fils, Flavio Bolsonaro.
Aujourd'hui sénateur, ce dernier est soupçonné de blanchiment d'argent. Les faits présumés concernent son mandat de député régional de l'Etat de Rio. Il aurait engagé des employés «fantômes», sans fonctions réelles.
En 2016 et 2017, la COAF, l'agence gouvernementale chargée de surveiller les transactions financières, avait en parallèle détecté des opérations «atypiques», incompatibles avec ses revenus déclarés, sur le compte de Fabricio José de Queiroz, l'ancien chauffeur de Flavio Bolsonaro.
"Pergunta para a sua mãe", "você tem uma cara de homossexual terrível" e "fica quieto que eu estou respondendo": Bolsonaro se exalta quando perguntado sobre a investigação do MP contra Flávio Bolsonaro pic.twitter.com/lrWctTaTPC
— UOL Notícias (@UOLNoticias) December 20, 2019
Vendredi 20 décembre, le journaliste du quotidien O Globo a donc voulu savoir ce qu'encourait le fils du président s'il était reconnu coupable.
Sur la vidéo partagée par The Independent, on voit les partisans de Jair Bolsonaro rire à la réponse de leur président qui continue : «Mais je ne vous accuse pas d'être homosexuel. Bien que ce ne soit pas un crime de l'être.»
Sans se laisser troubler, le journaliste a poursuivi ses questions, orientant la discussion sur un dépôt d'argent présumé suspect de Fabricio José de Queiroz sur le compte de la première dame brésilienne, Michelle Bolsonaro.
Il cherchait à savoir si Jair bolsonaro était en mesure de prouver que la transaction concernait, comme il l'avait affirmé, le remboursement d'une dette.
Des selfies pour protester
«Avez-vous un reçu ?», a demandé le reporter du Globo. Pour s'entendre répondre : «Interrogez votre mère à propos du reçu qu'elle a donné à votre père».
La vidéo de l'échange, diffusée sur les réseaux sociaux, a bien sûr fait réagir. Certains Brésiliens ont notamment partagé des selfies accompagnées de la légende «un visage terriblement homosexuel».
C'est le cas de Jean Wyllys, ancien député brésilien qui s'est souvent opposé à Jair Bolsonaro lorsqu'ils siégeaient tous deux au Congrès.
“Cara de homossexual terrível”. Com orgulho! pic.twitter.com/XkCeAiBauM
— Jean Wyllys (@jeanwyllys_real) December 20, 2019
Lui-même homosexuel et défenseur de la communauté LGBT+, Jean Wyllys a renoncé à son mandat en janvier 2019, après avoir reçu des menaces de mort.