Le pape François a levé le secret pontifical sur les dénonciations d'agressions sexuelles, ainsi que sur les procès et verdicts dans ce domaine, a annoncé mardi le Vatican, tout en maintenant un minimum de confidentialité.
Le pape, qui a fait de la lutte contre les agressions sexuelles commises dans l'Eglise catholique une des priorités de son pontificat, fait ainsi un pas supplémentaire sur ce sujet, éliminant toute ambigüité sur la portée du secret pontifical.
Les «instructions» signées par le pape ont pour objectif «de préciser le degré de confidentialité avec lequel il faut gérer les informations et les plaintes concernant les abus sexuels» commis par des religieux, explique un membre du Conseil pontifical pour les textes législatifs, cité dans un communiqué du Vatican. Plus direct, Giuseppe Dalla Torre, ex-président du Tribunal de l'Etat de la Cité du Vatican, affirme que «le pape François abolit le secret pontifical pour les cas d'abus sexuels», selon le même communiqué.
qu'est-ce que le secret pontifical ?
Le secret pontifical, également appelé parfois secret du pape, est une règle de confidentialité protégeant les informations sensibles relatives à la gouvernance de l'Église universelle, selon la définition du site Le forum catholique.
«En substance, les raisons qui avaient conduit le législateur ecclésiastique à introduire, parmi les matières sujettes au secret pontifical, les délits les plus graves» comme les agressions sexuelles «cèdent le pas face à des valeurs qui sont considérées aujourd'hui comme plus élevées et dignes d'une protection particulière», comme «la primauté de la personne humaine blessée», ajoute Giuseppe Dalla Torre.
Même s'il lève le secret pontifical, le pape argentin impose cependant un minimum d'attention, exigeant que les informations sur ces cas soient «traitées de manière à garantir la sécurité, l'intégrité et la confidentialité (...) afin de protéger la bonne réputation, l'image et la vie privée de toutes les personnes concernées». Ceci ne veut pas dire censure, souligne le pape : «aucune obligation de silence concernant les faits en cause ne peut être imposée à ceux qui les dénoncent, à la personne qui affirme en être la victime et aux témoins», assure-t-il.