Le patron de l'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) Steve Dickson a indiqué mercredi que le Boeing 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars après deux tragédies ayant fait 346 morts, ne retournerait pas dans le ciel mondial avant 2020.
«Il y a un nombre de procédures, d'étapes importantes qui doivent être franchies et si vous faites le calcul, chacune de ces étapes va prendre du temps», a déclaré M. Dickson dans un entretien à la chaîne d'informations financières américaine CNBC.
«Cela va s'étendre en 2020», a-t-il ajouté, répondant à la question de savoir si son agence comptait encore certifier cette année le Boeing 737 MAX modifié.
La FAA, sous le feu des critiques pour avoir confié à Boeing la certification de certains systèmes clés du MAX, dont le logiciel MCAS, mis en cause dans les accidents, entend prendre son temps pour examiner en profondeur les changements apportés par Boeing à l'avion, a dit M. Dickson.
Elle doit notamment valider la nouvelle mouture du MCAS, lequel sera désormais moins puissant, ne s'activera que si les deux sondes d'incidence AOA, qui mesurent l'angle de vol de l'avion, lui envoient des informations concordantes et se désactivera si le pilote actionne la commande.
Le régulateur doit ensuite effectuer un vol test déterminant pour s'assurer que tous les systèmes fonctionnent correctement et ensuite valider la formation nécessaire pour les pilotes.
«Nous allons faire venir des pilotes internationaux pour nous aider dans le processus et ensuite nous publierons un rapport et demanderons au grand public des commentaires et remarques», a détaillé le patron de la FAA.
Est-ce donc à dire que le MAX modifié ne sera pas certifié avant fin janvier, voire fin février 2020, lui a t-on encore demandé?
«Difficile à dire», a-t-il répondu. «Si j'avais une boule de cristal, je le dirais bien volontiers, mais il est important que nos équipes travaillent étroitement avec les régulateurs internationaux et Boeing pour que tout soit fait comme il se doit. Nous allons faire les choses avec assiduité parce que la sécurité est la priorité».
Cette incertitude sur le calendrier de remise en service du 737 MAX, qui représente près de 80% du carnet de commandes de Boeing, est un coup dur pour le constructeur aéronautique, qui espérait le voir autorisé à voler à nouveau aux Etats-Unis au cours de ce mois de décembre.
Les déclarations de M. Dickson interviennent quelques heures avant son audition au Congrès américain, où il sera interrogé sur les liens étroits entre la FAA et Boeing et les failles supposées lors de l'homologation initiale du MAX.