Le père de la jeune femme noire âgée de 28 ans, abattue dans sa propre maison par la police, à la mi-octobre au Texas (Etats-Unis), est décédé samedi dernier d'une crise cardiaque dans un hôpital de Dallas.
Un des porte-parole de Marquis Jefferson, Bruce Carter, a confié au Dallas Morning que la victime ne s'était pas remis de ce qui était arrivé à sa fille.
Le soir du drame, le voisin de cette dernière, inquiet de voir la porte d’entrée de sa voisine ouverte aux alentours de 2h25 du matin avec toutes les lumières allumées, avait contacté les forces de l’ordre pour s’assurer qu’il n’était rien arrivé à Atatiana Jefferson et à son neveu de 8 ans, rapporte NBC News.
Mais quelques minutes après l’arrivée de la police sur les lieux, il avait entendu un tir provenant du domicile de sa voisine. Les images, filmées par une caméra portée par le policier, montraient l'agent inspecter la maison avec une lampe de poche, avant de repérer près de la fenêtre l'occupante des lieux.
des questions en suspens
Se sentant «menacé», l’agent lui avait demandé de lever les mains en l’air et avait ouvert le feu quasi immédiatement. Les autres policiers de la patrouille étaient alors intervenus en urgence pour fournir des soins à la victime, mais il était trop tard. «Je tremble sur mes jambes. Je suis en colère, c’est en partie ma faute. Si je n’avais pas appelé, elle serait encore en vie aujourd’hui», avait témoigné le voisin qui avait alerté la police.
L'agent, en poste depuis avril 2018, avait démissionné avant d'être suspendu de ses fonctions. Le maire de Fort Worth, Betsy Price, avait indiqué que le chef de police et son équipe agiraient avec «immédiateté et transparence pour mener une enquête complète et approfondie». Une arme avait été retrouvée à son domicile mais rien n’indiquait qu’elle était à portée de la victime aux moments des faits.
Pour la communauté noire, la mort de Atatiana Jefferson s'inscrit dans une série de violences policières à l'encontre des Afro-Américains aux Etats-Unis. «Nous en avons assez des mensonges de la police. Apparemment, il n’y a de menace que lorsqu’il s’agit d’une personne de couleur noire», avait déclaré le pasteur Michael Bell. «Qu’il n’y ait pas de malentendu : elle a été massacrée dans sa propre maison. Il ne faut pas laisser passer ça comme cela. La police n’arrête pas de nous tuer», avait-t-il ajouté.
Ce drame intervenait même pas deux semaines après qu'une ex-policière blanche de Dallas ait été reconnu coupable de meurtre pour avoir abattu son voisin noir à son domicile en 2018.