Les forces irakiennes ont repoussé les manifestants qui bloquaient trois ponts de Bagdad et des affrontements se déroulent samedi matin dans une rue commerçante qui les relie à la place Tahrir, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Si le gros des manifestants est toujours massé sur la place, épicentre de la mobilisation qui réclame "la chute du régime", ils avaient aussi réussi à bloquer ces derniers jours quatre des douze ponts de Bagdad, théâtre d'affrontements avec les forces de l'ordre.
Les manifestants avaient d'abord avancé sur le pont al-Joumhouriya, qui relie Tahrir à la Zone verte, où siègent sous haute protection les autorités.
Ce pont est désormais coupé par trois barrages de béton installés par les forces de l'ordre, les manifestants étant toujours bloqués samedi devant le premier.
D'autres protestataires avaient ensuite pris place sur les ponts Senek, al-Ahrar, et al-Chouhada, situés plus au nord.
Cette nuit, les forces de sécurité les ont repoussés sur ces trois ouvrages et au matin, elles en avaient totalement le contrôle, selon les journalistes de l'AFP.
Sur le pont Senek, des membres des forces de l'ordre cagoulés et armés étaient visibles.
Les forces de sécurité tirent désormais des grenades lacrymogènes sur les manifestants dans la rue Rachid, sur la rive orientale du Tigre, qui mène vers la place Tahrir.
Cette rue bordée d'arcades et tracée pendant la 1ère guerre mondiale était considéré dans les années 1970 comme les Champs-Elysées de Bagdad.
Elle est désormais jonchée de restes de pneus brûlés, d'étuis métalliques de grenades lacrymogènes et de douilles après des tirs à balles réelles ces derniers jours dans la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe.
Depuis le 1er octobre, l'Irak est en proie à des manifestations et des violences qui ont fait près de 300 morts, selon un bilan compilé par l'AFP.
Les autorités ont de nouveau coupé internet en début de semaine, faisant redouter une dispersion violente comme cela avait été le cas la première semaine d'octobre --marquée par 157 morts en six jours, selon le bilan officiel.