Une étude inquiétante. La menace que représente la rougeole est «bien plus grande que ce que l'on pensait», alertent des scientifiques dans deux études publiées par des chercheurs de l'Université de Cambridge et de Harvard.
La rougeole causerait des dommages à long terme au système immunitaire, laissant les enfants qui l'ont contractée vulnérables à d'autres infections, et ce longtemps après avoir été guéris.
Ces conclusions, rapportées par le Guardian, ont été obtenues en étudiant des enfants non vaccinés appartenant à une communauté protestante orthodoxe aux Pays-Bas. Après avoir eu la rougeole, ces enfants présentaient un système immunitaire qui avait «oublié» les précédentes maladies, redevenant comparable à celui d'un bébé. Les auteurs de l'étude parlent «d'amnésie immunitaire».
Il pourrait ainsi falloir près de cinq ans pour que le système immunitaire soit entièrement restauré.
De plus, ont constaté les chercheurs, la rougeole avait éliminé 11% à 73% des anticorps présents dans le sang des enfants.
La rougeole touche chaque année près de 7 millions de personnes à travers le monde, causant près de 100.00 décès. Et le nombre de cas a augmenté de 300% durant les trois premiers mois de l'année, a alerté récemment l'OMS. Le nombre de croissant de parents qui refusent de vacciner leur enfant a également provoqué une montée inquiétante du nombre de cas dans les pays riches.
Les sceitnifiques insistent dans ces études sur le fait que le vaccin contre la rougeole n'affaiblit pas le système immunitaire comme le fait une infection naturelle. «Nous ne devons pas penser que les données scientifiques soient suffisantes pour convaincre les gens, déplore Velislava Petrova, de l'Université de Cambridge, au Guardian. Nous devons apporter des informations suffisamment sûres, et veiller à ne pas créer une polarisation de la société sur ces sujets».