«Justice a été faite.» Un peu plus de huit ans avant l'annonce de Donald Trump qui a rapporté ce dimanche la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, un autre leader d'une organisation terroriste internationale était tué dans une opération des forces spéciales américaines. Ce jour-là, Barack Obama faisait l'annonce de cette nouvelle majeure et hautement symbolique dans un style beaucoup plus sobre que son successeur.
Dans la nuit du 2 mai 2011, Oussama Ben Laden, leader d'al-Qaida devenu ennemi public numéro un après les attentats du 11 septembre 2001 à New York, était tué.
Aux Etats-Unis, l'annonce, absolument capitale tant le Saoudien incarnait la terreur et la mort pour un peuple encore traumatisé par l'attaque des tours du World Trade Center, avait eu l'effet d'une bombe aux Etats-Unis et au-delà. Outre-Atlantique, les programmes télévisés avaient été interrompus pour permettre au président de la première puissance mondiale de rapporter la nouvelle en personne.
«Justice a été faite»
Le visage de Barack Obama était ainsi apparu sur les écrans de télévision de millions d'Américains pour leur annoncer en direct la mort de l'homme le plus recherché de la planète, après des années de traque.
@SAUL LOEB / AFP Un écran montrant le président Barack Obama pendant le raid ayant mené à la mort d'Oussama Ben Laden exposé à Washington, en 2019«Ce soir, je peux annoncer au peuple américain et au monde que les Etats-Unis ont mené une opération qui a permis de tuer Oussama Ben Laden, le chef d'al-Qaïda et le terroriste responsable de l'assassinat de milliers d'innocents, hommes, femmes et enfants», avait déclaré le chef d'Etat sur un ton très solennel.
«Un soir comme celui-ci on peut dire aux familles qui ont perdu des êtres chers à cause du terrorisme d'al-Qaida : 'justice a été faite'».
@SAUL LOEB / AFP Barack Obama lors de son allocution télévisée pour annoncer la mort d'Oussama Ben Laden sur un écran dans le cadre d'une exposition à Washington en 2019.Donald Trump, un style qui détonne
Une déclaration dont la solennité et la sobriété détonnent totalement avec la nature des propos tenus par Donald Trump pour annoncer la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi. Après un préambule retenu, le président des Etats-Unis avait choisi de répondre aux questions des journalistes, se laissant aller à des commentaires plus détaillés.
«Il criait, il pleurait, il gémissait», a notamment raconté Donald Trump ajoutant qu'Abou Bakr al-Baghdadi était mort «comme un chien».