Téléphones, tablettes, ordinateurs... Produire des appareils électroniques a un énorme impact sur l'environnement, alertent des experts ce lundi 21 octobre.
Alors qu'on dénombre aujourd'hui 34 milliards de ces machines dans le monde, le secteur présente un impact environnemental comparable à celui d'un territoire qui ferait deux à trois fois la taille de la France, d'après l'étude du cabinet d'experts GreenIT, révélée par Franceinfo. Il pèse également cinq fois plus que le parc automobile français.
Dans le détail, les chiffres font froid dans le dos. Cette année, les émissions de gaz à effet de serre du numérique ont représenté 116 millions de tour du monde en voiture (qui fait 42.000 km), ou encore 1,5 milliard de salariés français qui parcouraient chaque jour 25 km aller-retour pendant un an pour aller travailler.
Les émissions de gaz vont doubler en cinq ans
De plus, la quantité d'eau nécessaire à leur production est celle contenue dans 242 milliards de packs d'eau minérale, ou 3,6 milliards de douches. Enfin, la consommation d'électricité est comparable à celle de 82 millions de radiateurs électriques (de 1.000 watts) allumés en permanence, souligne GreenIT.
Et le phénomène n'est pas près de s'arrêter, bien au contraire. Les émissions de gaz à effet de serre liées au numérique vont en effet doubler d’ici 2025, tandis que les impacts environnementaux tripleront, selon cette étude qui doit contribuer au prochain rapport du GIEC.
Et tout cela, sans compter l'utilisation de métaux rares nécessaires pour les composants micro-électroniques des appareils, tels que le zinc ou l'or, qui ne sont pas renouvelables. L'épuisement de ces «terres rares» va d'ailleurs poser rapidement problème. Par exemple, il ne reste que douze ans de réserves d’antimoine, selon les données d’une étude de McKinsey & Company sur le secteur minier.
La question du recyclage de nos appareils se pose donc plus que jamais. Or, dans l'Hexagone, seuls 6 % des 24 millions de téléphones vendus neufs sont recyclés. En juin dernier, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) avait déjà publié un petit guide à destination des consommateurs avec cinq conseils pour savoir quoi faire de son smartphone.