Le comité d'urgence de l'OMS va se réunir ce vendredi 18 octobre pour déterminer la politique à mener pour lutter contre le virus Ebola.
Cette réunion va se dérouler alors que le climat est tendu autour de l'agence onusienne : fin septembre, l'ONG Medecins sans frontière (MSF) a contesté les choix de l'institution concernant la politique de vaccination contre le virus Ebola. «Le vaccin est rationné par l'OMS», a accusé MSF dans un communiqué qui a demandé «la création d'un comité de coordination international indépendant afin de garantir une gestion transparente des programmes de vaccination Ebola».
L'ONG française estime que plus de personnes pourraient être vaccinées que ce qui est fait aujourd'hui. «Nous pensons qu’il est nécessaire et réaliste de doubler le rythme de vaccination : jusqu’à 2.000-2.500 personnes pourraient être vaccinées chaque jour, contre un rythme actuel de 500 à 1000 personnes», selon Isabelle Defourny, directrice des opérations pour MSF.
Le timing de cette polémique n'est pas innocent puisqu'une violente épidémie d'Ebola touche la République démocratique du Congo (RDC) depuis l'été 2018. Elle a déjà fait plus de 2.000 morts et a conduit l'OMS à élever l'épidémie au rang «d'urgence de santé publique de portée internationale».
Pour tenter d'éradiquer le virus, la RDC va utiliser un vaccin supplémentaire, fabriqué par l'entreprise Johnson & Johnson. Celui-ci sera utilisé à partir de novembre. Administré en deux doses à 56 jours d'intervalle, «il sera fourni aux populations à risque ciblées dans les zones où il n'y a pas de transmission active de la maladie», assure l'OMS.