L’affaire fait grand bruit aux Etats-Unis. Aela Mansmann, adolescente de 15 ans, a été exclue de son lycée de Cape Elizabeth (Maine) pour trois jours pour avoir dénoncé publiquement des agressions sexuelles.
Le 16 septembre dernier, la jeune fille avait lancé une opération visant à dénoncer l’inaction de la direction de l’établissement scolaire sur les questions d’agression sexuelle.
«Il y a un violeur dans notre école et vous savez qui c’est»
Elle avait ainsi collé sur les miroirs des toilettes du lycée des post-it portant l’inscription «il y a un violeur dans notre école et vous savez qui c’est». L’initiative avait été suivie par de nombreux autres étudiants, les post-it se multipliant dans les toilettes.
These are the sticky notes sophomore Aela Mansmann posted. She says she doesn’t understand how it’s bullying if she didn’t write the accusers name. She will be suspended for 3 days next week. She hopes this will start an important conversation @newscentermaine pic.twitter.com/eQExV6uhcL
— Roslyn Flaherty (@roslyn_flaherty) October 4, 2019
Interrogée par la presse américaine, Aela Mansmann souligne que les messages ne visaient pas une personne en particulier mais alertaient en réalité sur la «culture du viol» au sein du lycée.
Le 16 septembre, la direction de l’établissement avait ouvert une enquête. Et lors des jours qui ont suivi, la jeune fille, ainsi que plusieurs autres lycéens, avaient été convoqués à plusieurs reprises. Aela Mansmann assure que l’administration lui avait signifié qu’elle ne serait pas pénalisée pour cette opération.
Pourtant, vendredi 4 octobre, elle s’est vue signifier une exclusion temporaire de trois jours pour «harcèlement». Un lycéen se serait plaint «d’intimidation» auprès de la direction de l’école. «Je me suis dit : ‘pourquoi une personne s’identifie comme étant le présumé violeur’ ?», raconte l’adolescente dans la presse.
L’opération «a eu des effets néfastes sur les autres étudiants», souligne de son côté la directrice Donna Wolfrom, ajoutant que les post-it «n’étaient pas une manière appropriée d’exprimer ses frustrations».
Les parents d’Aela Mansmann ont fait appel de la suspension. La jeune fille, très impliquée depuis plusieurs mois sur les questions de harcèlement et d’agressions sexuelles, a par ailleurs reçu le soutien de plusieurs élèves. Lundi 7 octobre, une cinquantaine d’entre eux ont observé une grève devant le lycée.