L'ONU a annoncé ce lundi 23 septembre, peu avant l'ouverture d'un sommet sur le climat à New York en présence d'une soixantaine de dirigeants internationaux, que 66 Etats adhéraient désormais à l'objectif d'une neutralité carbone d'ici à 2050.
Ces 66 pays se joignent à 10 régions, 102 villes et 93 entreprises pour parvenir à un bilan de zéro émission nette de gaz à effet de serre d'ici au milieu du siècle. Un objectif fixé par les scientifiques pour contenir le réchauffement de la Terre dans les limites stipulées par l'accord de Paris de 2015, c'est-à-dire au pire +2°C par rapport à la fin du XIXe siècle, la planète en étant à environ +1°C.
La France a inscrit cet objectif dans sa loi énergie-climat, adoptée par l'Assemblée nationale le 11 septembre et qui doit encore faire l'objet d'un ultime vote au Sénat ce jeudi 26 septembre.
Parmi les autres annonces de l'ONU lundi, 68 pays se sont engagés à revoir officiellement à la hausse leurs plans climat d'ici à 2020, date à laquelle les 195 signataires de l'accord de Paris sont censés déposer de nouveaux engagements. Et 30 pays adhèrent désormais à une alliance promettant de stopper la construction de centrales au charbon à partir de 2020.
Par ailleurs, la Russie a signé lundi une résolution gouvernementale consacrant son adhésion définitive à l'accord de Paris, ce dont s'est félicité Emmanuel Macron lors de son discours au sommet de l'ONU sur le climat. «Ça montre que les choses progressent», s'est réjoui le président français.
Discours offensif de Greta Thunberg et apparition surprise de Donald Trump
«L'urgence climatique est une course que nous sommes en train de perdre, mais nous pouvons la gagner», a déclaré quant à lui le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a aussi invité à la tribune la Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, symbole de la jeunesse mondiale révoltée contre l'inaction climatique des gouvernements, beaucoup moins optimiste que le Portugais.
«Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses», a lancé aux dirigeants présents à New York l'adolescente, initiatrice d'un mouvement de grève de l'école pour le climat. «Je fais pourtant partie de ceux qui ont de la chance. Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous !»
De son côté, Donald Trump, qui n'avait pas prévu de participer à ce sommet sur le climat, a fait une brève apparition surprise ce lundi. Le président américain, climatosceptique convaincu, ne s'est pas exprimé à la tribune, mais s'est assis pendant quelques minutes dans l'enceinte des Nations unies où il a écouté, puis applaudi, le discours du Premier ministre indien Narendra Modi.