Chaque jour, ils traitent et stockent de grandes quantités de données. En Chine, l'impact écologique des data centers est dénoncé dans une étude menée par Greenpeace et l’université North China Electric Power. En 2018, ils ont rejeté 99 millions de tonnes de CO2 dans l’air. Autant que 21 millions de voitures.
Avec l'explosion du numérique, la quantité de données produites chaque jour dans le monde n'a fait qu'augmenter ces dernières années. La Chine et ses plus de 1,3 milliard d'habitants se hisse sans difficulté parmi les plus gros producteurs de contenus.
Sur l'ensemble du territoire de l'Empire du Milieu, Greenpeace a répertorié 1,2 million de serveurs installés dans des centres de données «larges et ultra-larges» et 1,5 million de serveurs dans des centres «de taille petite ou moyenne».
Juste derrière les Etats-Unis, la Chine est le deuxième pays qui compte le plus de data centers exploités par de très grandes entreprises. Conséquence : en 2018, ces réseaux d'ordinateurs ont consommé 161TWh (térawatt-heure). «Soit 2,35% de la consommation totale d’électricité du pays», selon l'étude.
«Un mix énergétique composé à 73% de charbon»
Malheureusement, les centres de données chinois «utilisent un mix énergétique composé à 73% de charbon», particulièrement polluant, contre «23% d'énergies renouvelables» et «4% d'énergie nucléaire».
Interrogé par CNN, Ye Ruiqi, climatologue pour Greenpeace renchérit : «Sur les 44 centres de données que nous avons étudiés, seuls cinq utilisaient de l’énergie propre dans leur processus».
Une consommation d'électricité vouée à augmenter
Une tendance que le pays aurait tout intérêt à inverser, puisque le rapport stipule que la consommation électrique des data centers chinois devrait augmenter de 66% d'ici cinq ans. La quantité de CO2 rejetée dans l'atmosphère par la Chine atteindrait alors les 163 millions de tonnes par an.
D'après les calculs des experts de Greenpeace, il suffirait d'augmenter de 30% la part d'énergies renouvelables utilisées par les data centers chinois pour éviter «un dégagement de 16 millions de tonnes de CO2».