Après ses visites au Mexique et en Argentine, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise (LFI) se rendra demain au Brésil. Il a obtenu l'autorisation de visiter l'ancien président brésilien Lula à la prison de Curitiba. Ce dernier y est incarcéré depuis avril 2018.
C'est au nom de la lutte contre le «lawfare», l'usage stratégique de la justice à des fins politiques, que Jean-Luc Mélenchon entreprend cette tournée politique en Amérique latine. Après un séjour de deux semaines au Mexique, où il a rencontré le Président Andrés Manuel López Obrador, il s'est rendu en Argentine en début de semaine, pour rencontrer l'ancienne présidente argentine Cristina Kirchner. Demain, c'est avec le populaire ex-président Lula qu'il a rendez-vous.
Il est, selon le leader insoumis, le cas le plus emblématique de «l'instrumentalisation de la justice pour éliminer un adversaire politique». Condamné à une peine de huit ans et dix mois de prison, Lula aurait été victime d'une manoeuvre judiciaire frauduleuse pour l'empêcher de gagner l'élection présidentielle de 2018, selon les révélations du média d'investigation The Intercept. Il était en effet crédité de 37% des intentions de vote au premier tour, avant d'être déclaré inéligible, quelques semaines avant l'élection.
Sergio Moro, le juge brésilien et pilote de l'enquête Lava Jato, qui a aboutit à l'incarcération de Lula, a été nommé Ministre de la Justice par le président Jair Bolsonaro. Mélenchon déclarait en mars dernier sur son blog, à propos du duo Moro/Bolsonaro : «les modèles de madame Belloubet et de Macron qui emprisonnent, inculpent et persécutent à grande échelle les militants écolos et politiques sont là.»
Mélenchon ne manque pas comparer la condamnation de Lula avec ses propres déboires judiciaires : le procès des six cadres de LFI du 19 et 20 septembre prochains, pour les faits qui se sont déroulés lors de la tentative de perquisition du siège du parti le 16 octobre 2018, est pour Mélenchon la première utilisation de la stratégie du «lawfare» en Europe. «Au demeurant un procès politique/spectable m'attend le 19 et 20 septembre. Après ma condamnation, je serai sans doute moins libre d'aller et venir» déclare-t-il sur son site internet.