Pour le G7, 32 groupes de mode s'engagent à signer un «Fashion Pact» écologique.
Ce lundi 26 août, François-Henri Pinault présentera l'accord collectif à Biarritz. Missionné par Emmanuel Macron dans le cadre des Accords pour le climat, l'homme d'affaires a réuni près de 30% des acteurs de l'habillement autour d'engagements pour une mode plus durable.
Dirigeant du groupe Kering (Yves-Saint Laurent, Gucci, Balenciaga...), il a rassemblé autour de lui 150 marques issues des différentes familles du secteur. Parmi les signataires, on retrouve d'autres enseignes de luxe (Chanel, Hermès...), les marques de sport (Nike, Puma, Adidas...), le groupe Inditex (Stradivarius, Zara...), H&M ou encore la grande surface Carrefour.
UN UNIVERS TRES POLLUEUR
Après l'industrie pétrolière, la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Elle est responsable de 20% des rejets d'eau usées et 10% des émissions de C02 dans le monde. Une grande majorité des vêtements sont encore produits dans des matières textiles qui consomment beaucoup d'eau et de pesticides. Le recours massif à la fast-fashion (les vêtements de prêt-à-porter à bas coûts) contribue également à produire de nombreux déchets.
DES AMBITIONS AFFICHEES
Après la signature du pacte, les marques signataires se retrouveront pour réfléchir ensemble aux transformations de leurs pratiques industrielles. Les marques ont fixé plusieurs objectifs ambitieux : atteindre 100% d'énergies renouvelables d'ici 2030 «sur toute la chaîne d'approvisionnement» ou encore «éliminer le plastique à usage unique en 2030».
Les enseignes veulent travailler sur de nouveaux matériaux innovants et écologiques, qui évitent le recours aux micro-fibres polluantes. Elles souhaitent également favoriser le respect de la biodiversité à travers la mise en place de standards soucieux du bien-être animal. Pour l'heure, des grandes marques de luxe comme Hermès continuent de vendre de la fourrure d'animaux exotiques comme le crocodile.
Les ONG environnementales sont toutefois sceptiques sur le réel impact de cette charte écologique. Le «Pacte pour la mode» sera basé sur un principe de volontariat, sans règles imposées.
Chaque année, les marques signataires devront réaliser des compte-rendus pour mesurer les progrès obtenus.