Le Premier ministre Justin Trudeau a affirmé mercredi qu'il assumait «la responsabilité» de ses «erreurs», tout en critiquant certaines conclusions d'un rapport l'accusant d'avoir violé la loi sur les conflits d'intérêt dans une procédure judiciaire.
«J'assume la responsabilité des erreurs que j'ai faites», a déclaré Justin Trudeau lors d'une conférence de presse, quelques heures après la publication d'un rapport du Commissaire à l'éthique l'accusant de violation de codes d'éthique pour avoir fait pression sur son ex-ministre de la Justice. «Même si je suis en désaccord avec certaines de ses conclusions, j'accepte pleinement ce rapport et assume la responsabilité de ce qui s'est passé».
«Nous ferons en sorte que cela ne se reproduise plus jamais sous aucun gouvernement au Canada», a-t-il poursuivi.
Le rapport, rédigé par un haut-fonctionnaire indépendant relevant du Parlement, risque de relancer la polémique sur un scandale qui a secoué le gouvernement libéral de Justin Trudeau en début d'année.
Le Premier ministre canadien et son entourage avaient été plongés en février dans la pire crise politique de son mandat après avoir été accusés par l'ex-ministre de la Justice et procureure générale Jody Wilson-Raybould d'avoir exercé sur elle des pressions «inappropriées» pour éviter un procès au géant de l'ingénierie SNC-Lavalin, ce qu'elle a refusé de faire.
«Je ne peux pas m'excuser de défendre les emplois canadiens»
«Là où je ne suis pas d'accord, c'est sur sa conclusion que tout contact avec la procureure générale sur cette question était nécessairement inapproprié», a estimé Trudeau.
«Je ne peux pas m'excuser de défendre les emplois canadiens car cela fait partie de ce que les Canadiens attendent de moi. Ils s'attendent aussi à ce que je défende nos institutions et, comme le commissaire à l'éthique l'a souligné, ces deux éléments sont entrés en conflit d'une façon malheureuse dont j'assume l'entière responsabilité», a déclaré le Premier ministre.
«Les Canadiens comprennent que nous devons être vigilants à l'égard de ceux qui veulent abuser du pouvoir de leur poste et se livrer à ce genre de comportement corrompu, et je crois que ce sera une priorité lors de cette élection», a pour sa part estimé Andrew Scheer, chef du parti conservateur et rival de M. Trudeau pour les élections législatives d'octobre.