Donald Trump a confirmé ce mardi 13 août, sur la foi d'informations des services de renseignement américains, que l'armée chinoise était en train de se déployer «à la frontière avec Hong Kong».
Les médias officiels chinois avaient déjà diffusé des vidéos montrant des forces se massant à la frontière de la région semi-autonome, dans ce qui est apparu comme un moyen pour la Chine d'accentuer la menace d'une intervention.
Appel au calme
«Nos services de renseignement nous ont informé du fait que le gouvernement chinois était en train de déployer des soldats à la frontière avec Hong Kong», a écrit sur Twitter le président des Etats-Unis, apportant une confirmation extérieure à ces vidéos. «Tout le monde devrait rester calme et en sécurité!», a-t-il lancé.
Our Intelligence has informed us that the Chinese Government is moving troops to the Border with Hong Kong. Everyone should be calm and safe!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 13, 2019
Donald Trump avait auparavant déjà lancé un appel à une résolution «pacifique» sans effusion de sang. «La situation à Hong Kong est difficile, très difficile. On verra ce qui va se passer», avait-il dit devant des journalistes. «J'espère que ça va se résoudre pour tout le monde, y compris pour la Chine. J'espère qu'il y aura une solution pacifique. J'espère que personne ne sera blessé. J'espère que personne ne sera tué», avait-il insisté.
Le mouvement prodémocratie qui a commencé début juin dans l'ex-colonie britannique est au coeur de la plus grave crise depuis sa rétrocession à Pékin en 1997.
Les manifestations massives ont débouché mardi sur une deuxième journée de chaos à l'aéroport de Hong Kong, tandis que le gouvernement local, pro-Pékin, a accusé la contestation de précipiter la ville sur une voie «sans retour».
Washington avait déjà exhorté lundi «toutes les parties à s'abstenir de toute violence». Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a rencontré mardi à New York le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la politique étrangère, Yang Jiechi, mais le département d'Etat n'a pas souhaité en dire plus sur le contenu de leur entretien.
Le ton monte entre Wasgington et Pékin
Jusqu'ici la réaction américaine a été relativement prudente. Le président des Etats-Unis avait estimé début août que Pékin n'avait «pas besoin de conseil» sur le dossier, ajoutant que cette crise était «entre Hong Kong et la Chine car Hong Kong fait partie de la Chine». Fin juillet, il avait même assuré que son homologue chinois Xi Jinping avait «agi de façon responsable» jusque-là.
Pour autant, côté chinois, on dénonce de plus en plus des tentatives d'«ingérence» de Washington, d'abord lorsque Donald Trump a affirmé, début juillet, que les manifestants étaient «en quête de démocratie», ensuite après une rencontre entre une diplomate américaine à Hong Kong et des militants prodémocratie.
A la suite des protestations chinoises sur cette rencontre, le ton est brusquement monté la semaine dernière entre les deux pays, le département d'Etat américain accusant les médias officiels chinois d'avoir divulgué des informations personnelles concernant une de ses diplomates, et dénonçant des méthodes «dangereuses» dignes d'un régime «voyou». Dans un autre tweet, Donald Trump a d'ailleurs aussi estimé mardi, de manière mystérieuse, que beaucoup de personnes l'accusaient, ainsi que les Etats-Unis, d'être responsables «des problèmes actuels à Hong Kong».