Attribuée par Adolf Hilter en personne, la médaille d'Ulrich Graf, garde du corps du «Führer» connu pour avoir pris cinq balles en voulant protéger ce dernier, a pulvérisé tous les records, lors d'une vente aux enchères organisée la semaine dernière en Angleterre.
Comme l'indiquent plusieurs médias britanniques, comme Sky News, au départ, la valeur de la médaille en question était en effet estimée entre 3.500 et 4.000 livres (soit entre 3.800 et 4.300 euros environ) mais elle a été attribuée au prix record de 36.500 livres (40.000 euros).
C'est neuf fois plus que ce qu'attendait la Hansons Auctioneers' Militaria Auction, organisatrice de l'événement, qui a eu lieu à Derbyshire, le vendredi 26 juillet.
Pour mémoire, Ulrich Graf était un nazi fanatique et convaincu de la première heure. Il avait reçu la médaille de «l'Ordre du Sang», en protégeant Hitler lors de sa tentative de prise de pouvoir en Bavière en novembre 1923 - un événement connu sous le nom de Putsch de la Brasserie.
Medal of Nazi bodyguard who took five bullets aimed at Hitler sells for "world record price" at Derbyshire auction https://t.co/4y8in3x3Px
— Sky News (@SkyNews) July 29, 2019
Un acheteur anonyme
Aujourd'hui, on ne connaît rien de l'acheteur de la médaille, ce dernier ayant tenu à rester anonyme. Tout juste sait-on qu'il s'agit d'un acheteur privé et qu'au total, il aura tout de même déboursé 47.450 livres (plus de 52.000 euros), en incluant toutes les commissions et taxes, comme la TVA.
Sur l'un des côtés de la fameuse médaille figure un aigle nazi, alors que sur l'autre une vue de Munich, la capitale du Land de Bavière et théâtre du fameux putsch râté.
«Nous savions que l'intérêt porté à cette médaille était élevé et cela dès la vente annoncée», a pour sa part indiqué Adrian Stevenson, spécialiste des objets militaires auprès de Hansons à Sky News, «mais le prix atteint est tout simplement phénoménal», a-t-il ajouté.
De tels objets interdits à la vente en France
Le spécialiste précise en outre que la médaille nazie avait été vendue dans les années 1950 par la propre famille d'Ulrich Graf, qui ne voulait garder aucun lien avec son sinistre aïeul, et que son dernier propriétaire connu était un médecin britannique.
Si le nom d'Ulrich Graf reste étranger du grand public, il ne l'est pas, en revanche, pour les collectionneurs ce qui peut aussi expliquer le prix élevé de sa médaille.
De leur côté, certains pays, comme la France, interdisent la vente d'objets en rapport avec le Troisième Reich. Une interdiction que ne comprend d'ailleurs pas Adrian Stevenson, qui estime au contraire que «cela nuit aux victimes du nazisme», car c'est mettre «la poussière sous le tapis».