Le premier semestre de 2019 a été marqué par des manifestations pro-démocratie dans plusieurs régions du monde. Des mouvements qui s'étalent sur plusieurs mois pour changer la face des pays concernés, alors que les militants poursuivent leurs efforts.
à Hong-Kong, les lois liberticides venues de Chine visées
Le soulèvement à Hong Kong est observé par le monde entier car il défie l'un des pouvoirs les plus intransigeants du monde : la Chine. Face aux lois liberticides qui s'accumulaient, à commencer par celle autorisant les extraditions vers Pékin, la contestation a enflé au point de voir des manifestations monstres de 2 millions de personnes prendre possession de la rue, dans un territoire qui compte 7 millions d'âmes.
Quelques semaines après le saccage du Parlement, d'autres rassemblements sont toujours prévus, notamment le 21 juillet. Si les militants sont avant tout les jeunes Hongkongais, une «marche des cheveux gris», composée de personnes plus âgées, a été organisée le 17 juillet en soutien à ceux qui manifestent depuis le début du mouvement, preuve de l'importance de la mobilisation.
Maintenant que la loi sur les extraditions est en pause, les revendications concernent une amélioration de la démocratie, et notamment l'organisation d'élections libres. Une demande qui n'avait pas été entendue lors des dernières manifestations de 2014.
Au Soudan, entre pleurs et négociations
Au Soudan, l'opposition et les militaires, qui ont pris le pouvoir suite à la destitution d'Omar el-Béchir, ont prévu de se rencontrer sans que la date précise ne soit communiquée. Une première discussion a été annulée, afin d'organiser «davantage de consultations pour parvenir à une position unifiée», ont expliqué les dirigeants de la contestation. En attendant, des manifestations ont régulièrement lieu à Khartoum, la capitale du pays, pour maintenir la pression sur le pouvoir en place.
Les militants demandent l'organisation d'élections libres rapidement, après trente ans passés sous le joug d'Omar el-Béchir. Le 18 juillet, un rassemblement en hommage à la centaine manifestants tués lors de la répression d'un sit-in en juin 2019 a eu lieu. Le drame avait fait le tour du monde et inquiété la communauté internationale, six mois après le début de la contestation dans le pays.
En Algérie, rien n'endigue la volonté des manifestants
Comme à Hong Kong ou au Soudan, le mouvement pour la démocratie algérien s'inscrit dans le temps long. Les premières manifestations d'ampleur, en opposition à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat présidentiel, remontent au 22 février 2019 (la contestation soudanaise débute en décembre 2018 et en avril 2019 pour Hong Kong).
Depuis, sans discontinuer, tous les vendredis sont l'occasion pour les militants de se retrouver afin de demander plus de démocratie et l'organisation d'élections libres, avec la garantie d'une vraie indépendance. Initialement prévu le 4 juillet, le scrutin avait fini par être repoussé par le pouvoir en place, sous la pression des manifestants. Ces derniers demandaient plus de temps pour s'organiser et choisir ses représentants.
Et les bons résultats de l'équipe nationale à la Coupe d'Afrique des Nations ne semblent pas entamer l'ardeur des manifestants. «Le pouvoir veut mettre à profit l'élan populaire envers cette équipe, dans l'espoir de diminuer la pression que fait peser sur lui tous les vendredis», analysait Noureddine Bedoui, professeur de sociologie poltique à l'université d'Alger, pour l'AFP le 18 juillet dernier.
Mais selon Ali Gergani, ancienne star du football algérien, il n'y a aucun doute : «même si des supporters partiront au Caire, il en restera toujours asser pour manifester le vendredi». Victoire ou défaite, les Algériens devraient donc continuer d'occuper la rue pendant de longues semaines.