Le télescope américain Hubble a découvert, jeudi 11 juillet, un trou noir extraordinaire. Selon les théories astronomiques actuellement en vigueur, celui-ci ne devrait en effet tout simplement pas exister.
Dans un communiqué, la Nasa indique ainsi «avoir trouvé de manière inattendue un mince disque de matière tourbillonnant furieusement autour d'un trou noir supermassif au cœur de la magnifique spirale de la galaxie NGC 3147, située à 130 millions d'années-lumière».
Pour comprendre l'étonnement des scientifiques de l'agence spatiale américaine, il convient de rappeler que les trous noirs sont des astres qui créent une gravité si forte que même la lumière à proximité de lui semble tomber dedans sans jamais pouvoir s’en échapper.
Le disque autour du trou noir au coeur des interrogations
Autour, on observe en outre ce que les chercheurs appellent «un disque d’accrétion», soit un disque de matière happée par le trou noir. Et c'est précisément ce disque qui a interpellé la Nasa.
As if black holes weren't mysterious enough, astronomers using Hubble have found an unexpected thin disk of material furiously whirling around a supermassive black hole at the heart of spiral galaxy NGC 3147, located 130 million light-years away: https://t.co/fYO30O58hg pic.twitter.com/0lCFkxEwL3
— Hubble (@NASAHubble) July 11, 2019
Ses scientifiques ne comprennent en effet pas pourquoi ce disque a, ici, une forme aplatie. Dans leur rapport, ils expliquent qu'il devrait plutôt avoir une forme de «donut» et non de «crêpe», comme c'est le cas.
Ils ne savent pas non plus pourquoi ses débris tourbillonnent aussi vite. Car, jusqu'à présent, de tels phénomènes n’ont été observés que chez des trous noirs beaucoup plus puissants et dans des galaxies où la gravité est plus favorable.
Des modèles totalement remis en question
Mais ce n'est pas tout. Grâce à une fonctionnalité spéciale du télescope Hubble, les astronomes de la Nasa ont pu capturer la lumière et examiner l’intérieur du disque.
Et alors qu'ils pensaient que le trou noir de NGC 3147 devait produire une lumière moins intense, en raison du manque de matière, ils se sont rendu compte que ce n'était pas le cas.
«Les prédictions de nos modèles actuels [...] ont clairement échoué», résume Stefano Bianchi, de l'Université de Rome, auteur de l'étude.
En clair, les modèles physiques qui prévalaient jusqu'alors pour ce type de galaxie et ce genre de trou noir sont donc totalement remis en question.
Pour autant, pas question pour les scientifiques d’être abattus, bien au contraire : cette découverte leur offre en effet une occasion unique d’éclaircir un peu plus l’épais mystère qui entoure les trous noirs.