Elles ne sont que trois nations à avoir posé sans encombre un appareil sur la Lune : l'Union Soviétique, les États-Unis et la Chine. À 11h13 ce 12 juillet, la mission Chandrayaan-2, qui doit déposer une sonde sur le satellite de la Terre, a enfin décollé.
Cela faisait plus d'un an que le lancement était repoussé successivement après plusieurs problèmes techniques. L'objectif de cette mission, dont l'alunissage est prévu pour début septembre, est notamment de trouver des traces d'eau. En 2008, des scientifiques indiens avaient déjà prouvé la présence de molécules d'eau gelées sur la Lune. L'objectif serait donc d'avoir une idée de la quantité.
Avec les différents projets de vols habités vers le sol lunaire, la présence d'eau, même gelée, comme ressource au pôle sud du satellite pourrait être très utile aux scientifiques.
Si cette mission est donc ambitieuse, elle détonne par son coût relativement faible. 140 millions de dollars sont ainsi consacrés à Chandrayaan-2. Bien peu quand on sait que le budget de la NASA pour 2020 serait d'environ 21 milliards de dollars.
L'Inde cherche en effet depuis plusieurs années à s'imposer dans le secteur de l'aérospatiale. Elle lance régulièrement des satellites, et est même devenu l'une des rares nations capables de détruire ces engins spatiaux via un missile en mars 2018. Le Premier ministre nationaliste Narendra Modi souhaite faire rayonner son pays à l'étranger par ces prouesses. Et avec le retour en force des projets lunaires et le cinquantième anniversaire approchant d'Apollo XI, il ne s'agit peut-être pas d'une mauvaise stratégie.