Alors que le premier pas sur la Lune fête ses 50 ans, l'on croyait qu'y retourner était passé de mode. Que tout était concentré sur Mars. Et bien la réalité n'est pas si simple, et la Lune semble de nouveau attirer les leaders de la conquête spatiale, quand les autres projets dans la course à l'espace avancent.
On a (re)marché sur la lune
Chine, Russie, États-Unis, Europe : tous veulent envoyer des hommes sur la Lune, alors qu'aucun n'a foulé le satellite terrestre depuis 1972. Exemple le plus récent, les Chinois ont posé un module sur la face cachée du satellite de la Terre. Une première mondiale, qui montre l'ambition du géant asiatique dans la course à l'espace. L'Agence Spatiale Européenne (ESA), discute de la possibilité d'installer une colonie sur la Lune depuis 2015 environ. La France fait partie de ce projet.
Le présent c’est l’ISS, mais le futur: c’est la lune ! L’ESA et la NASA préparent un retour ambitieux pour 2025. Au programme : une station (appelée « Gateway ») en orbite elliptique autour de notre satellite, puis des missions longues vers la surface. Can’t wait pic.twitter.com/XWgwQkOwKm
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 17 février 2019
Le Kremlin, qui s'était bagarré avec les Américains pendant la Guerre Froide pour être les premiers à aller sur la Lune, voit grand. Ainsi, l'agence spatiale russe a annoncé en novembre vouloir créer une base lunaire, où vivront des humains, d'ici à 2050. Une réponse à Donald Trump qui avait annoncé quelques mois auparavant avoir la même ambition. À la différence que : «cette fois, il ne s'agira pas seulement de planter notre drapeau et de laisser notre empreinte. Nous établirons une base pour une mission vers Mars et peut-être un jour au-delà». Une volonté claire, alors qu'aucun Américain ne s'est envolé pour l'espace depuis le sol des États-Unis en huit ans.
Objectif Mars
Si la Lune revient sur le devant de la scène, l'objectif à terme reste Mars. Le premier à poser le pied sur la planète rouge deviendra au moins aussi important que Neil Armstrong dans l'histoire de l'Humanité. Barack Obama, avant de quitter la Maison Blanche, avait d'ailleurs affirmé qu'il fallait avoir l'ambition d'y envoyer des hommes avant 2030. Pour l'ancien spationaute Jean-François Clervoy, qui travaille à l'ESA, cet objectif pourrait être atteint. «Si tout va bien, si on n'a pas de grands problèmes majeurs sur Terre, de guerres ou des problèmes économiques et techniques, je pense qu'avant 2050, des Humains auront marché sur Mars», déclarait-il à France Info en juillet 2018.
Pour y parvenir, des entreprises privées participeront au projet. Une nouvelle manière de procéder dans l'histoire de la Nasa, ou des agences spatiales en règle générale. Boeing a par exemple été missionné pour créer des prototypes de capsules afin d'envoyer des Américains dans l'espace. SpaceX, la société créée par Elon Musk, a quant à elle reçu 2,6 milliards de dollars pour concevoir des systèmes de lancement de fusées.
Le tourisme spatial
C'est justement Elon Musk qui joue le plus la carte de l'ambition. Ce dernier veut lancer le tourisme spatial avec des voyages d'un an pour atteindre Mars au prix de 90 000 euros. Pour aller plus loin, il prévoit la création d'une ville sur place, avec une colonie qui atteindra le million de personnes en un siècle. Le premier vol emportant des passagers est prévu pour 2025. L'an dernier, sa fusée Falcon Heavy avait décollé et mis en orbite une Tesla. Les lanceurs de la fusée, une fois vidés du carburant pour lancer l'engin, étaient retombés et avaient atterri sur Terre pour être réutilisés, afin de limiter les coûts.
D'autres entreprises privées ont pour objectif de lancer le tourisme spatial. À commencer par l'homme le plus riche du monde et patron d'Amazon, Jeff Bezos. Ce dernier a créé au début des années 2000 la société Blue Origin. Loin des annonces claironnantes d'Elon Musk, l'homme qui pèse plus de 165 milliards de dollars travaille discrètement, et avec des objectifs plus terre à terre.
Dès cette année, des voyageurs pourraient effectuer des vols suborbitaux (quelques kilomètres au-dessus de l'atmosphère). Des voyages de 11 minutes qui coûteraient 200 000 euros par personne. Avoir la tête dans les étoiles, ça a un prix.